Prix Découverte RFI 2021 : Ashs The Best et Mariaa Siga en lice pour le Sénégal

lundi 6 décembre 2021 • 3223 lectures • 1 commentaires

Culture 2 ans Taille

Prix Découverte RFI 2021 : Ashs The Best et Mariaa Siga en lice pour le Sénégal

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Ils seront 10 en compétition pour le prestigieux Prix Découvertes RFI 2021. Parmi cette belle brochette d’artistes africains, deux et pas des moindres vont représenter le Sénégal. Ashs The Best et Mariaa Siga, de jeunes chanteurs avec des univers et styles qui ont fini d’envoûter la planète musicale. Le grand gagnant sera connu le 17 décembre prochain… 

C’est le 29 novembre dernier que le pré-jury du Prix Découvertes RFI 2021, s’est réuni pour délibérer et choisir parmi les 60 artistes sélectionnés pour le concours. Au final, cette liste a été affinée à 10 chanteurs, après une écoute minutieuse dirigée par des professionnels du secteur comme Claudy Siar, Juliette Fievet, Laurence Aloir, Valérie Passelègue, Guylaine Clery, Soro Solo, Eric Bellamy, Dudu Saar, Styck, Eric Siar et Florelle Manda. Après une première purge, les 10 finalistes seront soumis à l’appréciation du grand-jury présidé par le grand chanteur congolais Lokua Kanza, composé également de spécialistes et d’artistes. Le public aura aussi son mot à dire à travers des votes ouverts depuis jeudi dernier, jusqu’au 15 décembre prochain. A l’issue de ces suffrages, le lauréat sera connu deux jours après, le 17 décembre, dans une émission en Live sur Facebook. Pour cette édition, le Sénégal aura deux représentants, de jeunes chanteurs, dont le talent n’est plus à démontrer, Ashs the Best et Mariaa Siga. Ils seront ainsi en compétition avec d’autres artistes africains. Il s’agit du Mauricien Blakkayo, du Congolais Alesh, du Marocain, Kamar Mansour, du Rwandais Kaya Byinshi, du Haitien Keb, du Guinéen Maxim bk, du Gabonais Rodzeng et de l’artiste Burundais. La concurrence est donc de taille, mais jouable pour les candidats sénégalais. Si l’on se fie à leurs talents, à leurs performances, leurs styles et univers musicaux, ils ont de bons atouts pour tenir tête à leurs concurrents.
Lyriciste, compositeur et parolier pétri de talent, Ashs The Best est sans conteste un phénomène. Un artiste au sens complet du terme. En un temps record, il est devenu une sorte d’attraction et ne laisse pas indifférent. Beaucoup de mélomanes sont pratiquement tombés sous son charme et ses prouesses musicales. Arfang Thiaré, de son vrai nom, est parvenu à envahir l’univers très select de l’industrie musicale. Sa voix éraillée et sa sensibilité à fleur de peau se sentent à travers ses chansons. Évoluant dans plusieurs registres musicaux comme le Rap, le Jazz et même l’Acoustique, Ashs The Best réussit, à force d'éclectisme et de productivité, à s’imposer parmi les grands. Sur scène, l’artiste aux dreadlocks et aux petites lunettes noires s’empare du micro et libère sa passion. Il excelle aussi bien dans le Hip-Hop que dans la World Music. Le rappeur originaire de Pikine qui a fini de faire ses preuves dans le Rap Galsen, notamment avec les finales du concours Flow Up en 2017 et 2018, s’était de nouveau illustré dans la scène Hip-Hop. L’auteur de «Ndogal» -en featuring avec Dip Doundou Guiss- avait raflé plusieurs distinctions lors de la cérémonie des Galsen Hip-Hop Awards (GHHA) devant d’éminents noms de ce mouvement. Il avait raflé la mise avec 3 distinctions, à savoir : Artiste de l'année, Meilleur EP (Ndlr : Millions Flows Deluxe sorti le 28 août dernier) et la Révélation de l'année. Après son featuring avec Dip, sorti il y a un an, intitulé «Ndogal», le jeune artiste a sorti l’album «Dibeer». Un album qui confirme tout son talent…
Mariaa Siga, quant à elle, est considérée comme la perle rare. Depuis sa Casamance natale jusqu’à l’Europe, Mariaa a connu depuis 10 ans, une trajectoire fulgurante. Des premiers concours d’artistes au Sénégal, jusqu’à The Voice en France, en passant par le One Riddim Contest du label reggae Baco Records, cette jeune artiste a gravi les échelons avec une incroyable maturité. Il faut dire que sa voix et son approche musicale se révèlent à merveille sur les rythmes diolas tout autant que sur les inspirations blues, Folk-Jazz, voire les envolées roots-reggae. La palette large d’une World-Music de qualité. En Acoustique ou Electrique, Mariaa Siga sait placer ce timbre vocal profond et évocateur qui résonne comme le grand marqueur des musiques d’Afrique de l’Ouest, peut-on lire sur Deezer.com
Depuis 1981, le Prix Découvertes RFI met en avant les nouveaux talents musicaux du continent africain. C’est l’occasion, à chaque année, de mettre en avant les nouveaux talents musicaux du continent. Au cours des années, ce Prix a récompensé des artistes aussi divers que populaires, tels Tiken Jah Fakoly (RCI), Awadi (Sénégal), Amadou et Mariam (Mali) ou Maurice Kirya (Ouganda). Après 40 ans d’existence, le Prix Découvertes Rfi jouit toujours d’une vraie notoriété à travers le monde. Son Jury, composé de professionnels, est chaque année, présidé par une personnalité. Du défunt Jacob Desvarieux à Youssou N’Dour, Angélique Kidjo ou Passi, les fidèles présidents du Prix Découvertes RFI apportent leur caution et leur expérience à son rayonnement.

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ASHS THE BEST APRES SA NOMINATION : «Replacer le Sénégal sur l’échiquier musical du continent, c’est mon souhait»

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Au fil des années, Ashs The Best est devenu un chanteur complet. A 26 ans seulement, l’artiste a su gagner le respect de ses pairs. Un talent qui lui a valu une nomination de Prix Découverte RFI. Voici sa réaction après sa nomination.     
Ashs the best, vous êtes aujourd’hui nominé pour le Prix Découverte Rfi 2021. Quel est le sentiment qui vous anime ?
J’éprouve un sentiment de fierté par rapport au travail qui a été durant ces deux dernières années. C’est non seulement une fierté pour moi, mais également pour mes fans, au Sénégal qui, depuis un certain moment, se présente à ce prix mais sans succès. C’est le moment d’appeler tous les Sénégalais à aller voter massivement pour nous, pour au moins replacer le Sénégal, dans l’échiquier musical du continent. C’est mon souhait.


C’est en 2013 que vous vous êtes engagé dans la musique et depuis, vous suivez votre bonhomme de chemin. Votre cote de popularité a fortement crû. Qu’est-ce qui explique cette ascension fulgurante ?
Oui j’ai commencé à m’intéresser à la musique en 2013. En 2016, j’ai sorti mon premier single et en 2019, mon premier album. Cette ascension fulgurante s’explique par les efforts que nous consentons tous les jours pour proposer des produits de qualité. Ce travail reflète tout simplement ce statut que nous avons actuellement par exemple, jouer partout à Dakar et quelque part dans le pays tous les week-ends, durer sur les trends des plateformes de streaming (depuis la sortie de Dibeer le 11 juin dernier, tous les titres sont sur le Top 100 de toutes les plateformes). En résumé, nous faisons de la bonne musique qui transcende toutes les générations


Aujourd’hui, qu’est-ce qui fait votre particularité musicale ?
Une recherche approfondie de la musique d’antan qui mettait le Sénégal dans une orbite incontournable, c’est pourquoi beaucoup voient en moi certaines légendes de la musique sénégalaise. La particularité est également cette originalité dans notre conception musicale et la richesse de nos textes.


On le sait, le Prix Découvertes RFI ouvre beaucoup de portes (avec des tournées dans le monde). Si aujourd’hui, vous sortez gagnant de ce concours, quels seront vos projets ?


Bien évidemment, d’où l’intérêt de participer à ce prix : une tribune nous permettant de nous exposer à l’international. Déjà le lauréat fera une tournée africaine et un concert à Paris durant une année. Voilà nous ferons cette tournée pour « vendre » le Sénégal et sa musique et probablement clôturer avec une sortie d’album pour étaler notre expérience africaine et européenne.


 Quel message lancez-vous aux Sénégalais ?
Merci pour cette opportunité d’abord. J’appelle les Sénégalais à voter massivement durant ces 15 jours, le vote est simple c’est sur le site de RFI MUSIQUE. C’est possible de replacer le Sénégal sur la scène musicale africaine, votez tout simplement et de notre côté, on fera le nécessaire. 


MARIAA SIGA, NOMINEE AU PRIX DECOUVERTES RFI : Des rythmes casaçais à la World Music


Elle est en course pour décrocher le Prix Découvertes RFI de cette année. Mariaa Siga, une artiste dont la passion a été couvée par les rythmes du royaume d’enfance de la Casamance, un talent qui n’en finit pas d’éclore, une voix qui entend imprimer son timbre dans la World Music. 


L’artiste entend mener une «vie de musicien», comme s’en réclamait Dread Maxim. Son art, c’est aussi un profond ancrage dans sa propre culture, mais qui n’exclut en rien une ouverture au monde. On aurait dit Senghor, toutefois, c’est une poétesse qui s’exprime et non le ciseleur de texte de Joal. L’artiste aurait bien illustré «femme nue, femme noire», tellement son teint renvoie à l’ébéne chantée par le poète-président. Son look remarquable par les cauris et le dress-code purement africain feraient d’elle une bonne muse de la négritude. Sa voix ferait d’elle plus qu’une muse : une cantatrice de premier plan. Mariaa Siga, c’est tout cela. C’est beaucoup de jazz, beaucoup de blues, encore plus de reggae et autres musiques comme source d’inspiration pour animer la sienne. Pas étonnant, alors, que la Sénégalaise voit sa musique classée dans la catégorie World-Music. Mieux, avec sa world music, elle fait le tour du monde. Entre le Sénégal et la France, en passant par le Maroc et autres contrées, celle qui figure aujourd’hui parmi les artistes retenus pour le Prix Découvertes RFI a à moitié réalisé son rêve : vivre de musique, vivre de la musique. Pourtant, ce n’était pas si évident, au début.
Mariama Siga Goudiaby confesse que la musique a toujours été sa passion, bien qu’«au début, ça n’a pas été facile». «Mon père ne voulait pas que ça gâche mes études. Pour cela, il ne m’a laissé faire de la musique que lorsque j’ai eu mon baccalauréat». Papa était réticent. Même aux moments où il lui était permis de faire des chœurs pour des groupes de chanteurs de reggae ou des rappeurs, la surveillance était de mise. «A chaque fois que je devais aller à un concert, il fallait que je sois accompagné par mon grand-frère», dit-elle. Toutefois, sa réticence n’a été en rien synonyme d’entrave. A la maison, Mariaa s’entraînait à aiguiser sa passion. Et l’environnement s’y prêtait. «Je suis née dans une maison où on adorait écouter de la musique. Mon grand-frère était un amateur du Hip-Hop. On s’entraînait tout le temps à récupérer des instrumentaux sur internet et on essayait d’en faire quelque chose, même si ce n’était pas terrible à l’époque». Terribles, ses doigts le sont devenus (elle joue de la guitare et s’essaie au clavier), sa voix s’est, quant à elle, perfectionnée. La présence scénique est là et ce cocktail, en plus d’une touche d’audace sublimée par un sourire blanc contrastant avec sa peau d’ébène, l’a projetée jusque sur les planchers du célèbre concours «The Voice». Âgée aujourd’hui de 31 ans, Mariaa remercie ce défunt père qu’elle présente comme son premier fan. Sa mère n’est pas non plus sans influence dans sa carrière. «Elle chantait dans les cérémonies de mariage, de baptême. Elle a cette facilité de créer des chansons traditionnelles qu’elle déclame souvent, mais sans jamais être une professionnelle de la chanson». 


Deux-mille seize, le déclic
Le club des fans a aujourd’hui dépassé le cadre familial, l’aura s’est propagée au Sénégal et hors des frontières nationales. Concernant le concours pour lequel elle est, en ce moment, en lice, l’artiste affirme qu’«être parmi les dix finalistes du Prix Découvertes RFI, c’est un grand honneur» parce que «ça pourrait m’aider à propulser ma musique et décrocher des contrats, faire des festivals». En un mot, « vivre mon rêve », ainsi qu’elle le précise. 
Les mélodies et les rythmes de la Casamance, mélangées à ses nombreuses influences font de Mariaa Siga une artiste qui détient une palette riche en couleurs. Deux-mille seize a été l’année du déclic pour elle : il y a eu le festival des vieilles pirogues et son tremplin, elle en est sortie lauréate et a depuis lors décidé de se consacrer exclusivement à son art. Avant cela, Mariama Siga Goudiaby a été caissière pendant cinq ans. Un travail assez incompatible avec son aspiration musicale puisqu’il l’a plus d’une fois privée de prestations. Mariaa cessa les caisses et prit sa guitare pour trouver où exprimer son talent et sa passion. «J’ai fait du porte-à-porte sur Dakar, Saly pour rencontrer des gérants de restaurants, des endroits où je pouvais prester et être payée». Le contrat sera décroché à Saly, au petit zinc, moyennant une voire deux prestations par semaine. Le Boukout Festival de 2018 l’enverra à la cité de la musique de Marseille. «Et ce fut une très belle expérience pour moi», se réjouit Mariaa qui souligne que «depuis, ça a décollé». A son retour à Dakar en effet, elle multipliera les dates, jouant dans pleins d’endroits connus. Et dans les régions. Un petit couac peut-être dans la symphonie de Mariama : «Je n’ai jamais été médiatisée.» N’empêche, son talent a fait son nom. « Aujourd’hui, je vis entre deux pays, la France et le Sénégal. Je ne reste pas toute une année en France ou au Sénégal». En France, Mariaa accompagne des stagiaires pour des séances d’écriture, au Sénégal, Siga ne fait que chanter. Avec comme projet d’ouvrir un studio. Le projet mûrit. Pour l’heure, Mariama Siga Goudiaby ne vit que de la musique et profite de cette joie indescriptible que lui procure le toucher des cordes de sa guitare au moment de cuisiner de nouvelles notes. Celle qui faisait des chœurs pour des groupes fait maintenant frissonner des cœurs avec ses mille et une influences. 
AICHA GOUDIABY, HYACINTHE DELGADO

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Publié par

Namory BARRY

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