Accident de travail : Comment Pape Makhone Sall a été comprimé à l’abdomen par un ascenseur 

samedi 14 novembre 2020 • 855 lectures • 1 commentaires

Faits-Divers 3 ans Taille

Accident de travail : Comment Pape Makhone Sall a été comprimé à l’abdomen par un ascenseur 

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Une fin tragique ! C’est le triste sort qui s’est abattu sur le vigile Pape Makhone Sall.  Ce jeune a été écrasé par un ascenseur de type monte-charge, au Casino «Score Supermarket». L’Observateur revient sur les instants tragiques de cet accident de travail.

«Je ne suis plus moi-même depuis que j’ai vu, à la morgue, l’état du corps sans vie de mon frère. Il avait le thorax littéralement broyé. Ce sont des images difficiles que je n’aurais jamais souhaité voir. C’est affreux.» Ce témoignage de Moustapha Sall, grand frère de la victime Pape Makhone Sall, en dit long sur la violence de la mort de son frère, un vigile qui officiait à la société de gardiennage «Intersécurité». Admis le jour du drame, jeudi dernier, à la morgue de l’hôpital A. Le Dantec pour nécessités d’autopsie, Pape M. Sall a finalement été inhumé hier vendredi dans son village natal de Diamal, distant d’une borne de la commune de Birkelane (région de Kaffrine).

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Pape Makhone Sall à l’Etat-civil, le natif de Diourbel où il a vu le jour le 13 août 1973, menait une vie tranquille à Nord-Foire en compagnie de sa petite famille (une épouse et deux petits garçons). C’est de cette maison prise en location qu’il est parti le jeudi 12 novembre 2020, comme à l’accoutumée, pour rejoindre son poste de travail au Casino «Score Supermarket», sis sur l’Avenue Hassan II (ex-Avenue Albert Sarraut), en plein cœur de Dakar. Vigile à la société de gardiennage «Intersécurité», Pape M. Sall est de garde ce jour. Arrivé à son poste aux environs de 10H30mn, le vigile se dirige vers un immeuble annexe du Casino qui abrite un dépôt de matériels, sis au 1er étage. Un récipient en main, il emprunte les escaliers. D’après des témoignages, «il allait chercher de l’eau». Mais, il avale quelques marches, avant de redescendre pour utiliser le monte-charge beaucoup plus rapide et moins éprouvant. A peine a-t-il mis un pied à l’intérieur de l’appareil sans porte, qu’il est surpris par la montée soudaine de l’ascenseur activé par un autre usager. Balloté, Pape se débat pour s’extirper du monte-charge, mais il est pris de court par l’appareil en «décollage». La partie supérieure de son corps se trouvant dans l’ascenseur, l’autre partie à l’extérieur, Pape est emporté par le monte-charge qui va marquer un temps d’arrêt brutal. Le choc est d’une telle brutalité que l’abdomen du vigile a heurté la partie supérieure du mur de sécurité qui donne accès à l’ascenseur. Sous le poids de la violence du choc, la victime use de ses cordes vocales pour ameuter le voisinage. 

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Les premiers secours arrivés sur les lieux n’ont rien pu faire d’autres que d’observer l’ascenseur continuer de comprimer le thorax de Pape M. Sall. Les sapeurs-pompiers alertés débarquent sur les lieux. Mais le mal était déjà fait. La victime avait déjà rendu l’âme. Alors que les soldats du feu s’affairaient à enlever le corps sans vie, une patrouille du commissariat de police du Plateau, qui passait dans les environs, tombe sur la scène. Les hommes du Commissaire Fall procèdent aux constats d’usage, avant de servir une réquisition aux sapeurs-pompiers, à charge pour eux d’acheminer la dépouille à la morgue de l’hôpital A. Le Dantec, aux fins d’autopsie ordonnée par le procureur de la République avisé. Dans ses conclusions, le médecin légiste atteste que la mort du défunt vigile est le fait de traumatisme au thorax, dans la région de l’abdomen. 


MOUSTAPHA SALL, GRAND FRERE DU DEFUNT VIGILE : «En allant au travail, Pape a rebroussé chemin à 3 reprises, juste pour cajoler ses enfants»


Grand frère du défunt vigile Pape Makhone Sall, tué jeudi dernier par un ascenseur au Casino «Score Supermarket», sis à l’avenue Assane 2, au centre-ville de Dakar, Moustapha Sall a des  trémolos dans la voix qui trahissent son chagrin. Éploré par la perte d’un frère et ami, Moustapha Sall, qui est caissier vérificateur au service Comptabilité de Dakar Dem Dikk, accepte tout de même de se prêter à nos questions. «Pape Makhone Sall était mon frère. Il était marié et père de 2 garçons à bas âge. Après être resté deux jours sans avoir de ses nouvelles, j’ai tenté de le joindre au téléphone le 12 novembre dernier, au petit matin, mais en vain. Alors que je commençais à m’inquiéter, parce que ce n’est pas dans ses habitudes, mon téléphone sonne. Au bout du fil, mon grand frère, tout en pleurs, m’annonce la triste nouvelle. Je me suis rendu à l’hôpital A . Le Dantec pour identifier le corps. Malheureusement, c’était bien lui et j’ai eu droit à des images insoutenables qui attestent d’une mort atroce. Mon frère a vraiment souffert», confie-t-il, semblant s’essouffler sous le poids de l’émotion. Poursuivant, il revient sur les derniers instants de son défunt frère. «Pape était un jeune homme pieux qui effectuait assidument des prières de «nafilas» le soir avant de se coucher. La veille de sa mort, il a, comme à ses habitudes, ouvert le Livre Saint (Coran) et a entamé des prières. Sa femme qui avait fini de préparer le dîner est venue l’inviter à se joindre à eux pour prendre le menu à chaud. Il lui a répondu que si le dîner se refroidi, il est possible de le réchauffer, mais qu’il souhaitait achever les prières qu’il a déjà entamées. Le lendemain matin, son épouse m’a informé qu’en allant au travail, il est sorti une première fois de la maison et est revenu quelques minutes après et s’est mis à cajoler ses deux garçons, avant de ressortir. Il est encore revenu une deuxième, puis une troisième fois pour se mettre aux petits soins de ses garçons. Ce qui a amené son épouse à lui demander s’il était de repos ce jour-là. Avec le sourire, il lui a répondu qu’il ne l’était pas. Il a offert des bonbons à ses enfants et a dit à sa femme que cette fois, il partait travailler. Avec le recul, nous en avons déduit qu’il faisait ses adieux à sa petite famille. Cette image hante le sommeil de son épouse inconsolable qui ne cesse de répéter en boucle, Pape, tu m’as dit que tu allais au travail et tu n’es plus revenu», explique Moustapha Sall, qui dit s’en remettre à Dieu. Quid de l’éventualité d’une poursuite judiciaire de l’affaire ? Il précise qu’une telle décision sera collégialement prise en famille.


Abdoulaye DIEDHIOU

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Publié par

Namory BARRY

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