Affaire Hiba Thiam : Liberté provisoire pour Dame Amar, Poupette, Diadia Tall, Nekh et Cie

jeudi 14 janvier 2021 • 863 lectures • 1 commentaires

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Affaire Hiba Thiam : Liberté provisoire pour Dame Amar, Poupette, Diadia Tall, Nekh et Cie

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L’affaire Hiba Thiam, morte lors d’une fête en avril passé, a été jugée hier mercredi, par le Tribunal correctionnel de Dakar. Les prévenus Dame Amar et Cie qui risquent 8 mois ferme, ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire. Ils seront fixés sur leur sort le 27 janvier prochain.

La journée a été longue… très longue pour Pape Diadia Tall, Fatoumata J. Rigal alias Poupette, Djibril Ndiogou Bassel alias Nekh, Alia Bakir, Lamine Diédhiou. Comme d’ailleurs leur détention provisoire. Seulement, à la fin, les prévenus ont eu un grand soulagement. Dame Amar et Cie ont terminé ce procès fleuve en bénéficiant d’une mise en liberté provisoire. Et même avec les réquisitions du procureur de la République qui a sollicité 8 mois de prison, les prévenus ne seront pas inquiétés pour avoir déjà purgé 10 mois de prison en détention provisoire. D’ailleurs, c’est ce réquisitoire du représentant du ministère qui a motivé les avocats de la défense à solliciter et obtenir une mise en liberté provisoire de leurs clients arrêtés après une fête organisée dans la nuit du 3 avril dernier et durant laquelle Hiba Thiam est morte.

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Devant la barre du tribunal correctionnel, Dame Amar, Pape Diadia Tall, Fatoumata J. Rigal alias Poupette, Djibril Ndiogou Bassel alias Nekh, Alia Bakir, le policier Lamine Diédhiou qui ont été placés sous mandat de dépôt le 9 avril dernier, ont répondu des infractions à eux reprochées. De même que leurs amis Amadou Niane et Loty Bâ qui étaient placés sous contrôle judiciaire. Poursuivis pour association de malfaiteurs, corruption passive, violation de l’état d’urgence, tentative d’extorsion, détention de drogue en vue de la consommation personnelle, complicité de corruption active, non-assistance à personne en danger…, les prévenus se sont rejeté la faute. Loty Bâ est le premier à avancer à la barre. Serein, il parle à peine. Contestant les faits qui lui sont reprochés, il est revenu sur les circonstances de la mort de Hiba Thiam. «J’avais consommé beaucoup d’alcool. Et je me suis endormi sur le canapé. Vers 5H55, j’ai entendu Dame dire que Hiba a un malaise. Il est sorti de la chambre en criant ‘’c’est chaud’’. Rapidement, je suis entré dans la pièce. J’ai trouvé Hiba allongée, elle avait du sang à la bouche et au nez. C’était flou. Car tout le monde était agité. J’ai pris la responsabilité de la secourir. Je lui ai fait un massage cardiaque puis du bouche-à-bouche. Mais, elle n’a pas réagi. C’est là que j’ai constaté qu’elle est décédée», se rappelle Loty Ba. Qui s’est lavé à grande eau, alléguant qu’il a juste consommé de l’alcool. D’ailleurs, un examen de prélèvement d’urine fait à l’enquête préliminaire l’avait certifié.

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«J’ai pris en location l’appartement pour ma petite amie Alia…»


Dame Amar, pour sa part, a contesté les faits d’association de malfaiteurs, de complicité de corruption active, facilitation de la violation de la loi portant sur l'état d'urgence, offre cession de drogue en vue de la consommation et non-assistance à personne en danger. Le directeur adjoint l’entreprise «Transport Amar» a dégagé ses responsabilités sur les faits. Même si le drame s’est produit dans son appartement. Il a nié avoir organisé la fête. «Je n’ai invité personne. Loty est mon ami. Il m’a appelé pour prendre de mes nouvelles et m’a dit qu’il était aux Almadies, qu’il comptait passer pour qu’on parle business. Naturellement, j’ai accepté. Je suis sorti pour acheter à manger. A mon retour, j’ai trouvé Djibril dit Nekh à la porte de garde. Il voulait que je lui remette de l’argent pour qu’il achète un téléphone. Je lui ai demandé d’attendre. C’est vers 18H que Hiba m’a appelé pour m’informer qu’elle est à l’hôtel Radison et avait des bouteilles de champagne. Elle voulait venir les boire avec moi. J’ai accepté sa proposition. Quelques temps après, elle a rappelé, mais je ne l’ai pas décroché. Aux environs de 19H30, elle m’a envoyé un sms, disant qu’elle allait rentrer comme je ne décrochais pas. Alors que c’était presque l’heure du couvre-feu. Encore à 21h, elle m’a rappelé pour me dire qu’elle avait trouvé un moyen pour venir avec Diadia», raconte-t-il. Sur sa volonté d’accepter ce rassemblement en temps de couvre-feu, Dame hausse le ton. «Ça ne me dérangeait pas qu’ils viennent chez moi. Car Diadia m’avait dit avoir trouvé le moyen avec un ami policier de venir sans problème. Celui-ci pouvait les escorter», argue-t-il. Interpellé sur la mort de son amie Hiba, Dame déroule le film de ce drame. «L’appartement, je l’ai pris en location pour mon amie Alia qui vient de France. Et, je l’ai payé pour tout son séjour. D’ailleurs, je n’avais pas prévu d’y organiser une fête. Mon ami Nekh était resté pour qu’on joue une partie de PlayStation. C’est lui qui a appelé son amie Poupette. Comme il était déjà tard, ils m’ont demandé de les passer la nuit pour ne pas sortir durant le couvre-feu. Quand Hiba et Diadia sont arrivés, nous étions tous dans le salon, consommant de l’alcool. Mais on n’a pas usé de cocaïne. A 22H, je suis allé me coucher dans la chambre avec Alia. J’ai laissé Hiba toute joyeuse. Elle était en train de danser», explique Dame. «A 6 heures du matin, on m’a réveillé pour me dire que Hiba était morte. J’ai paniqué. C’est là que j’ai demandé à Alia de faire sa valise. On est parti. Je me suis rendu chez mon ami Amadou pour lui remettre les clés de ma voiture. Après, j’ai trouvé un autre appartement», a-t-il conclu.


La version de Dame Amar est confortée par son amie, Alia Bakir, 24 ans, active dans l’événementiel. La charmante demoiselle a tenté de sauver son copain. «J’ai fait 15 jours dans l’appartement. Je ne connaissais pas Hiba. Elle est venue vers 21H, elle m’a trouvée dans ma chambre avec Poupette. Elle nous a proposé de la cocaïne. Mais on a refusé. Rapidement, je lui ai signifié de sortir pour que je puisse dormir. C’est bien Hiba qui a apporté la drogue», soutient-elle. Prenant la parole, Pape Diadia Tall, manager de métier, explique d’autres détails. «Dans l’après-midi, j’étais avec Hiba et des collègues au Radisson où on a consommé plus de trois bouteilles d’alcool. Après, j’ai déposé mes amis et Hiba devait rentrer. Mais, elle m’a rappelé pour me proposer d’aller ensemble chez Dame. Comme on était en temps de couvre-feu, j’ai appelé mon ami policier, Lamine Diédhiou, pour qu’il nous accompagne. Et avec son scooter il est venu me prendre. On est parti prendre Hiba à son domicile. Après, Lamine nous a escortés», déclare le prévenu qui reconnaît avoir remis 20 mille FCfa au limier, précisant toutefois que ce n’était pas pour le corrompre. Interrogé sur son implication, Lamine Diédhiou a contesté la tentative de corruption active qui lui est reprochée. Il s’est défendu, disant que Diadia lui a fait croire qu’il avait mal à la dent et lui a demandé de l’escorter chez le dentiste. Ce n’est qu’après ce service que Diadia lui a offert 20 mille FCfa pour qu’il s'achète du carburant, parce qu’il venait de Keur Massar. Fatoumata Jacqueline Rigal dit Poupette, 40 ans, a soutenu avoir été invitée par son ami Nekh. Et c’était pour prendre un verre. Elle a contesté la consommation de cocaïne. «J’ai mélangé deux alcools et cela m’a tourné la tête. Je me suis endormie sur le canapé. On m’a réveillée pour m’informer du décès de Hiba. Mais, je n’ai pas vu de la drogue dans l’appartement», conteste-t-elle.


«Hiba m’a fait goûter… »


Même s’il avait fait des aveux circonstanciés à la Gendarmerie lors de l’enquête préliminaire, Djibril Ndiogou Bassel alias Nekh a changé de version lors du procès. Il a dit au juge qu’à part lui et Hiba, personne d’autre n’a usé de la drogue. «La nuit, on a consommé beaucoup d’alcool. Je me suis endormi. A 5H55, je me suis réveillé pour aller dans la salle de bain, j’ai trouvé Hiba assise sur la chaise anglaise. Elle avait de la poudre blanche sur un plateau. Elle m’en a fait goûter. J’avais la tête qui tournait et je me suis retiré dans le salon. Et là, entendant le bruit du plateau, je suis allé voir, j’ai trouvé Hiba allongée. J’ai réveillé tout le monde», soutient-il. Pourtant, à la gendarmerie il avait déclaré que Hiba était avec Dame dans la chambre au moment des faits, que tout le monde consommait de la drogue. Interpellé sur ce changement de version. Nekh a dit que les enquêteurs lui ont prêté des propos qu’il n’a jamais tenus.        


Mes Seydou Diagne et Francois Senghor, avocats de la partie civile, ont estimé que les prévenus sont de mauvaise foi. Les avocats ont soutenu que Dame Amar avait bel et bien organisé la fête. Et, ils ont révélé que Dame avait isolé Hiba dans une chambre où il lui a fait goûter de la cocaïne. Les avocats ont réclamé un milliard de FCfa pour la réparation du préjudice. 


Dans ses observations, le procureur de la République a requis la relaxe Loty et Alia pour le délit de non-assistance à personne en danger. Persuadé que les prévenus ont consommé de la drogue, le parquetier a requis une peine de 8 mois ferme contre tous. Le pool d’avocats de la défense assurée par Mes Demba Ciré Bathily, Clédor Ly, Aboubacry Barro Ndèye Fatou Touré et autres, a plaidé la relaxe pure et simple. Ils ont introduit une demande de mise en liberté provisoire de leurs clients que la chambre a acceptée. Le délibéré est prévu le 27 janvier prochain. 


DOUDOU DIOP 

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Publié par

Namory BARRY

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