Affaire Sonko - Adji Sarr : Test ADN, le Parquet sans gène

mardi 16 février 2021 • 1330 lectures • 1 commentaires

Société 3 ans Taille

Affaire Sonko - Adji Sarr : Test ADN, le Parquet sans gène

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L’histoire de viols répétés reprochés à Ousmane Sonko peut faire appel à des tests ADN. Lesquels peuvent ne pas être déterminants, même s’ils peuvent fournir d’importantes informations pour le juge d’instruction du 8e cabinet, Mamadou Seck. 

L’affaire est sur toutes les lèvres. Elle divise le pays - non pas en deux - mais en quatre. Sujet de conversation du moment, l’accusation de viols répétés et de menaces de morts de la masseuse Adji Sarr contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko, occupe les chaumières, les «Grand-Place» et le Web. On fait même état de prélèvements sur la fille qui feraient l’objet de tests pour déterminer s’il s’agit du sperme de Ousmane Sonko ou non. Et, selon le bord où l’on se situe, on y croit ou pas. On entérine la thèse ou la rejette. 

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Mais du côté du ministère public, on ne miserait pas trop sur ces ces tests. Selon des informations de L’Observateur, le parquet de Dakar qui a saisi le juge d’instruction du 8eme cabinet, Mamadou Seck, est sans…gène. Il ne fait même cas de ce présumé élément de l’enquête. «Car, souffle-t-on, le recours à des tests ADN n’est déterminant que quand il s’agit de déterminer la paternité d’un enfant, quand une femme accuse un homme de viol suivi de grossesse. L’une des parties (la plaignante, le mis en cause ou le ministère public) peut recourir à des tests ADN pour déterminer si oui ou non l’enfant issu d’un viol présumé est du présumé violeur.» Mais pour ce dossier de viols répétés reprochés à l’ancien inspecteur de Impôts et Domaines, poursuit l’ancien juge d’instruction, les tests ADN peuvent ne pas être faits. «Pour la manifestation de la vérité, le juge d’instruction du 8e cabinet ne doit pas trop miser sur les tests ADN sur cette affaire pour faire éclater la vérité. En effet, il peut bien y avoir des traces de sperme appartenant à Ousmane Sonko. Ceci pourrait simplement montrer qu’il y a conjonction sexuelle, sans confirmer un viol. L’absence de sperme, non plus, ne va pas déterminer qu’il n’y a pas viol», soufflent les sources judiciaires.

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Ainsi, le juge d’instruction du 8e cabinet devra fouiller ailleurs, dans le cadre de son information judiciaire, pour faire la lumière sur cette affaire. Mais les tests ADN agités par-ci et par-là peuvent ne pas être l’élément déterminant pour faire jaillir la lumière dans cette affaire qui tient en haleine le pays depuis des jours. Surtout que la procédure judiciaire ouverte contre Ousmane Sonko pour viols répétés et menaces de mort fera appel à tout mode de preuve. A charge et/ou à décharge. 


Ce que dit le certificat médical 


Quand il s’agit du crime de viol, le certificat médical et les tests gynécologiques sont les plus courants. Le certificat médical détermine si l’accusatrice a eu des conjonctions sexuelles pouvant être imputées à l’accusé. En revanche, des sources de L’Observateur attestent que le médecin légiste – un gynécologue pour cette d’agression sexuelle présumée - ne peut pas constater un viol. «Quand le médecin est saisi dans de pareilles situations, il donne simplement un avis technique. Mais il n’est pas en mesure de dire de manière péremptoire, qu’il y a viol ou qu’il s’agit d’un rapport sexuel consenti. Il dit juste qu’il y a eu acte sexuel», analysent des sources de L’Observateur qui ont jeté un œil dans le fameux document. Les mêmes sources attestent que c’est ce qui a été fait dans cette affaire «Ousmane Sonko-Adji Sarr». Le médecin requis, révèlent-elles, a conclu à «des déchirures anciennes» sur la masseuse qui accuse le leader de Pastef de viols répétés. En d’autres termes, le certificat médical révèle simplement que Adji Sarr a eu à faire des rapports sexuels dans le passé. «Cette conclusion, explique-t-on, ne conforte nullement la thèse du viol. Mais elle ne l’écarte pas. Elle dit juste que la présumée victime a eu des rapports sexuels dans le passé. C’est à la justice de dire si oui ou non, les accusations de viol contre Sonko sont avérées, puisqu’elle dit avoir été violée plusieurs fois.»


ANALYSE COMPARATIVE D’ADN 
«Toutes les cellules d’une même personne ont le même ADN» 
C’est une guerre de communication entre les parties dans l’affaire de mœurs opposant le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, et la masseuse de 20 ans Adji Sarr. Après la sortie de Me El Hadji Diouf révélant, dans le dossier médical fourni dans le cadre de cette affaire supposée de viol, la présence de sperme, la défense de Sonko a sorti un communiqué pour démentir l’avocat. Pour les avocats de Sonko, «le seul dossier médical concernant cette affaire, établi le 3 février 2021, n’indique nulle part que du sperme a été prélevé ou retrouvé». Seulement, la confrontation des AND peut être un élément clé dans l’enquête. Et toutes les pistes seront exploitées par le juge d’instruction du 8e Cabinet pour éclairer cette affaire supposée de viol. Contacté par L’Observateur, un Professeur de Biologie fait savoir que, pour une comparaison d’Adn, toutes les cellules d’une même personne doivent produire le même résultat. «En principe, toutes les cellules d’une personne ont le même Adn. Toutes les cellules de l’individu partent d’une même cellule qui a le même Adn. Maintenant, en fonction de la facilité de la technique, on peut préférer la salive, le sang, le sperme, la peau ou une autre cellule. L’Adn, c’est le patrimoine de l’individu et l’analyse de toutes les cellules d’une personne doit donner le même Adn», confie ce médecin, biologiste dans une grande structure hospitalière du pays. Notre interlocuteur rappelle que l’Acide désoxyribonucléique ou Adn est une macromolécule biologique présente dans toutes les cellules. «L’Adn contient toute l’information génétique appelée génome, permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants», ajoute-t-il.
Makhaly Ndiack Ndoye, Fallou Faye

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Publié par

Namory BARRY

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