Aliko Dangote Vs Héritiers de Kader Mbacké : Guerre autour des 10% d’actions

vendredi 16 octobre 2020 • 558 lectures • 1 commentaires

Société 3 ans Taille

Aliko Dangote Vs Héritiers de Kader Mbacké : Guerre autour des 10% d’actions

PUBLICITÉ

70 milliards FCfa, c’est le montant réclamé par les héritiers de feu Kader Mbacké à Aliko Dangoté, patron de la cimenterie «Dangote Sénégal». Ce, au titre des provisions et des dommages et intérêts. Au cours de cette requête formulée hier jeudi, devant le tribunal correctionnel de Dakar, la défense a en sus, réclamé à titre de réparation, 1 milliard et demi. Le juge se prononcera le 19 novembre prochain.

Le contentieux judiciaire opposant les héritiers de feu Serigne Abdou Khadre Mbacké, connu sous le nom de Kader Mbacké, à l’homme d’affaires Aliko Dangoté, a été plaidé hier jeudi, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Le dossier sera vidé le 19 novembre prochain. En lieu et place d’une audience spéciale initialement prévue, le tribunal a procédé à une jonction des deux citations directes servies à Aliko Dangoté, Pdg de «Dangote Industries Limited (Dil)», au Dg de «Dangote Cement Sénégal», Luk Haelterman et à Asthou Mbaye, en sa qualité de Secrétaire de séance de l’Assemblée générale extraordinaire tenue le 30 juin 2017. Les veuves de Kader Mbacké, à savoir Khady Mané et Fatoumata Binetou Bah, ont comparu hier, à la barre du tribunal, au titre d'héritiers légitimes des «10% d’actions détenus par leur défunt époux dans la société «Dil» et qui est à l’origine du contentieux. 

PUBLICITÉ


À la suite au décès de Kader Mbacké en 2010, les héritiers du défunt reprochent à l’homme d’affaire nigérian d’avoir «procédé à l’augmentation du capital social de la société à leur insu.» Mieux, ces héritiers disent n’avoir pas été convoqués aux assemblées générales de la société. Une stratégie, selon la partie civile, visant à les priver de leurs provisions et par ricochet, réfuter l’existence d’une quelconque action de leur défunt époux dans ladite société. Du côté de la société Dangoté, Mme Asthou Mbaye et Luk Haelterman étaient aussi présents. Dès l’entame des plaidoiries, Me Baboucar Cissé a qualifié le procès-verbal (Pv) de l’Assemblée générale du 30 juin 2017 de faux, tout en désignant la dame A. Mbaye complice de ce faux. Cela, relève l’avocat, «puisqu’il a été mentionné dans ce Pv, que les héritiers de Kader Mbacké ont été convoqués, alors qu’aucun des héritiers de Kader Mbacké n’a reçu une convocation». 

PUBLICITÉ


Mes Mbaye Dieng et Ousmane Sèye abondent dans le même sens, soulignant que feu Kader Mbacké était d’office actionnaire de la société de «Dil». «Les règles de l’Ohada sont claires, il faut au moins deux personnes pour créer une société anonyme (Sa) et cette société est une Sa. Il ne fait aucun doute que Kader Mbacké a été mandaté par Aliko Dangoté, pour créer la structure. Si Aliko Dangoté voudrait d’une société à responsabilité limitée (Sarl), il pourrait faire à lui seul, les démarches», explique Me Mbaye Dieng. Me François Sarr assurant la défense des intérêts d’Aliko Dangoté, a tenté d’innocenter Astou Mbaye dans ses plaidoiries. «Comment Mme Mbaye qui était juste une secrétaire de séance, en rédigeant des déclarations issues de l’Assemblée générale, peut être poursuivie pour faux ? C’est comme si le greffier qui rédige à l’instant les délibérations de ce procès, est tenu responsable des décisions prises par le tribunal, ainsi que des plaidoiries des avocats», indique Me Sarr qui poursuit : «Comment 10% d’actions, soit 10 millions FCfa, peuvent produire des centaines de milliards FCfa en un temps record?»


Me Sarr, a en sus demandé au tribunal d’accorder 1,5 milliard de FCfa de dommages et intérêts pour ses clients, soit 750 millions pour chacun, pour toutes causes de préjudices subis, a également cherché à démontrer la bonne foi de son client : «Aliko Dangoté a nommé Serigne Aramine Mbacké, le frère de feu Kader Mbacké, administrateur et je suis sûr que si son fils était majeur à l’époque, il l’aurait nommé à ce poste.» Les conseils des héritiers de Kader Mbacké, de leur côté, ont demandé au tribunal de condamner, Aliko Dangoté, Roger Gold Smith, Luk Haelterman, des délits d’entrave aux droits d’associés à participer aux assemblées générales, de faux et d’usage de faux, d’association de malfaiteurs, de vol, d’escroquerie et de complicité. En dernier ressort, de leur payer une provision de 20 milliards de FCfa. Pour ce qui est du délit relatif à l’augmentation du capital social, les avocats de la partie civile ont sollicité du tribunal, 50 milliards de FCfa, au titre de dommage et intérêts.


Mamadou SECK

Cet article a été ouvert 558 fois.

Publié par

Namory BARRY

admin

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Ndiaga Ndiaye

Directeur de publication

Service commercial