Aliou Cissé, un coach cent limites

mercredi 31 mars 2021 • 844 lectures • 2 commentaires

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Aliou Cissé, un coach cent limites

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Grâce à Cheikhou Kouyaté, l’Equipe nationale du Sénégal a arraché hier, à Thiès, un match nul (1-1) inespéré face à l’Eswatini, gardant son invincibilité dans les éliminatoires de la Can.

On espérait assister à un régal des Lions hier, lors de leur match de clôture des éliminatoires à la Coupe d’Afrique des Nations de Football, Can 2022, mais c’est une véritable galère qu’on a vécue. C’était une punition de suivre ce match devenu plus compliqué qu’on ne l’avait imaginé. Quand la reprise de volée de Sabelo Gamedze a placé la balle hors de portée de Seny Timothy Dieng, dès la 5e minute de jeu, on se disait bien que c’était une action complètement accidentelle qui profitait d’une interception ratée par l’ailier du Slavia Prague, Abdallah Sima, aligné comme piston droit, dans un système 3-5-2. A cet instant-là, on se disait que les Swazis venaient de commettre l’erreur de la soirée, parce que ça pouvait être dangereux pour eux d’énerver les Lions. Que nenni ! Il n’y avait pas une équipe sénégalaise maîtresse de son jeu pour revenir vite dans la partie. La galère des Lions a duré 90 minutes. C’est dans le temps additionnel, 90+5, que Cheikhou Kouyaté a titillé son orgueil pour marquer et sauver ce qui pouvait l’être de cette prestation des Lions pas du tout encourageante. Avec ce match nul miracle, les Lions ont gardé leur invincibilité dans les éliminatoires de la CAN, mais ont vraiment écorné leur image de première nation d’Afrique, selon le dernier classement de la Fifa, tenue en échec par la 153e équipe du continent noir.

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Nampalys Mendy, l’éclair dans la grisaille

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La faute certainement à ce système 3-5-2 appliqué avec toutes les difficultés du monde face au Congo, vendredi 26 mars dernier, qu’Aliou Cissé a remis hier et qui, une fois encore, n’a pas aidé les Lions, même face au plus faible du Groupe I. Avec une équipe fortement remaniée, sans Abdou Diallo et Ousseynou Bâ, mais avec Kalidou Koulibaly, Cheikhou Kouyaté et Abdoulaye Seck dans la défense à trois, les vice-champions d’Afrique en titre ont peiné à dérouler. Le but pris à l’aube a montré l’un des inconvénients de ce système avec la faiblesse défensive sur les ailes par l’absence de vrais latéraux.
Cette disposition tactique qui veut que le jeu soit flexible grâce aux deux milieux latéraux n’a pas été bien huilée. Mais dans l’utilisation de la largeur du terrain, avec la recherche de déséquilibre sur les ailes, Nampalys Mendy s’est montré précieux. Le sociétaire de Leicester (Premier League) a été généreux dans la récupération et a tenté de lancer ses partenaires du milieu, Joseph Lopy et Krépin Diatta. Mais la circulation du ballon au milieu du terrain a parfois été brouillon, les passes en profondeur de Krépin Diatta très souvent mal dosées, les Lions ont beaucoup galéré avec la balle que leur a laissée un adversaire regroupé derrière.
Les minutes filaient, le Sénégal répétait sans cesse ses gammes, mais n’arrivait pas à faire sauter le «Bouclier du Roi » (surnom de l’équipe d’Eswatini). Le premier tir cadré de Mbaye Diagne à la 51e mn, n’était pas assez fort pour inquiéter le gardien Mathabela Sandanezwe. 
Pour aller à l’assaut final et sauver la face, Aliou Cissé a lancé la grande offensive, avec l’entrée en jeu de Sadio Mané et Keita Baldé, à la place de Baba Thiam et Abdallah Sima (65e). Puis Gana Guèye à la place du défenseur Abdoulaye Seck et Famara Diédhiou à celle de Mbaye Diagne (74e). Il y eut un léger mieux. Le Sénégal met son va-tout, le système se transforme en un 4-3-3, mais rien n’y fait. Il fallait attendre le bout du bout, pour voir Krépin Diatta se dégoter enfin, une puissante frappe repoussée par le gardien. Cheikhou Kouyaté était au bon endroit au bon moment pour marquer et sauver les meubles. 
Le Sénégal termine bien les éliminatoires de la CAN 2021 à la première place du Groupe I, en restant invaincu.


Salam Lam, coach recruteur à Génération Foot : «Ce système n’est pas probant, revenons à nos acquis»


Accroché au stade Lat Dior de Thiès, à la fin du décevant match nul des Lions, Abdou Salam Lam, entraîneur recruteur à Génération Foot, cherchait les mots pour analyser le match. Déçu, il a dit son scepticisme par rapport au système 3-5-2. 


Qu’avez-vous retenu du match nul contre l’Eswatini ?


On a été déçu du match avec une pitoyable première mi-temps. L’Equipe nationale du Sénégal a une certaine notoriété, il ne faudra pas se hasarder sur des choses qu’on ne maîtrise pas, alors qu’on se prépare pour une Coupe d’Afrique. Il faut assurer les acquis. Pourquoi ne pas partir avec la base essentielle de l’équipe ?


Que pensez-vous du système essayé lors des deux matchs ?


Ce système n’est pas très probant. Aliou Cissé est peut-être en train d’essayer parce que la qualification est assurée. Mais je pense qu’il faut conserver son naturel, c’est-à-dire le 4-4-2 ou le 4-3-3… Une défense à quatre et après, toute une organisation au milieu et à l’attaque. Pour des gens qui n’ont jamais joué ensemble, il y a eu trop de changements et de joueurs et dans l’organisation. Ce qui a posé des problèmes. 


Qui sont les joueurs qui ont convaincu ?


Sur un ou deux matchs, c’est difficile de juger les joueurs qui viennent d’arriver dans cette équipe. Il appartiendra à l’entraîneur, par rapport à ses convictions. Mais je pense qu’il a convoqué trop de joueurs pour si peu de places. Ces deux derniers matchs n’ont en tout cas pas rassuré dans l’organisation. Maintenant, il y a de bonnes individualités, mais il n’y a pas eu d’équipe. Si on veut gagner une coupe d’Afrique, il faut être sérieux. Il faut consolider les acquis au lieu de s’éparpiller.


ALIOU CISSE S’EXPLIQUE : «On a des regrets» 


En conférence de presse d’après-match, Aliou Cissé a reconnu les difficultés éprouvées par son équipe à appliquer le système 3-5-2. Le sélectionner retient toutefois la «détermination de ses joueurs» à se battre jusqu’au bout pour arracher le nul. 


Le match nul : «On a pris le but très tôt. Après ça a été une attaque-défense pendant tout le match. En première et deuxième périodes, on a manqué un peu de profondeur. On a joué beaucoup dans des attaques de position, alors qu’on pouvait demander un peu plus de profondeur, vu que la défense adversaire était assez renforcée et jouait très bas. Il était difficile d’évoluer, difficile de trouver des solutions, des intervalles. On aurait dû peut-être sauter les lignes et jouer les deuxièmes ballons dans leur camp pour essayer de trouver, soit des fautes ou des ballons qui pouvaient permettre d’attaquer la dernière ligne. Ça n’a pas été fait, mais on a été mené depuis la 5e mn et on a égalisé dans le temps additionnel. Ça prouve l’état d’esprit des garçons de ne jamais lâcher et je retiendrai ça de ce match.» 


Le système 3-5-2 : «Concernant le système, comme c’est le débat, je le répète, on était qualifié. Donc, pour un entraîneur, c’était important de changer de système. Effectivement, les résultats de ces deux matchs ne sont pas satisfaisants. Sur le plan comptable, quand on prend deux points sur 6 possibles, on ne peut pas être satisfait. Mais je loue la détermination de mes joueurs. Ils n’ont jamais lâché, ils ont continué à travailler pour égaliser. Sur le plan offensif, le système a peu fonctionné. Mais sur le plan défensif, je dirai qu’il y a beaucoup de satisfactions. Sur le plan offensif, c’est vrai qu’on n’a pas combiné, on n’a pas trouvé les extérieurs ou même trouvé les attaquants pour remettre au niveau de nos relayeurs au milieu pour pouvoir écarter le jeu. Joué face à un bloc bas, ce n’est jamais évident. Eswatini a fait un très bon match. Il faut le reconnaître et les féliciter du fait qu’ils nous ont tenus en échec.»


L’évolutions du système : «On était dans un 3-5-2, à un moment donné, on est passé à un 4-3-3, j’ai sorti un défenseur central pour ramener un milieu de terrain, décalé Krépin Diatta sur le côté droit pour passer à 4. Voilà l’évolution du système de 3-5-2 en 4-4-2.»


Le rôle de Krépin Diatta dans le dispositif : «Krépin est capable de jouer un peu partout dans le système 3-5-2. A un moment donné, il était au milieu de terrain avec Nampalys Mendy et Joseph Lopy. Quand Diao Keïta Baldé est entré, Krépin est passé sur le côté droit et j’ai sorti Sima. Par la suite, Mamadou Fall est arrivé, on est passé à quatre et j’ai demandé à Krépin de jouer à gauche. C’est juste une évolution dans notre système.»


Les regrets : «Forcément, on a des regrets. Le plan au départ était de prendre les six points sur les deux rencontres. On n’a pas réussi à le faire. Honnêtement, il y a des regrets, mais je loue la détermination des joueurs, parce que jusqu’à la 90e mn, c’est un match que le Sénégal avait déjà perdu. Mais Dieu merci, on est revenu. Mais on ne peut pas se satisfaire de ces deux points là en deux rencontres.»


Le comportement des nouveaux : «Je suis satisfait des nouveaux joueurs qui sont là. Que ce soit Dieng le gardien, Nampalys, Abdou Diallo, Ballo Touré, tous ces garçons qui sont arrivés ont vraiment de la qualité. C’est leur première fois en Afrique, ils ont pris du plaisir à être avec nous. En même temps, ils se rendent compte de la dure réalité de ce continent et les réalités du football africain. C’est de bon augure. Ils vont continuer à progresser. Je suis plutôt vraiment satisfait d’eux.»


IDRISSA SANE

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Publié par

Namory BARRY

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