Bourges : Mané fait le printemps

samedi 16 mars 2024 • 2151 lectures • 0 commentaires

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Bourges : Mané fait le printemps

L’international sénégalais, futur actionnaire majoritaire du club de Bourges attendu aujourd’hui dans le Cher. Là où il a décidé d’investir dans un projet qui dépasse le cadre du football.

BOURGES – La cathédrale. Le Printemps. Les Tangos. Et désormais, Sadio Mané. L’international sénégalais de 31 ans (103 sélections, 40 buts) n’a pas encore posé le pied à Bourges que déjà toute la préfecture du Cher est prête à l’accueillir, façon messie de Bambali. «Ce qu’on attend, c’est sa venue», confirmait mardi le maire Yann Galut (DVG) depuis son bureau où un maillot dédicacé de l’ancien numéro 10 de Liverpool trône en bonne place à côté des tenues des clubs locaux. L’édile va être exaucé : Mané est attendu cet après-midi en ville. À la mairie, d’abord. Puis au stade Jacques-Rimbault, où le Bourges Foot 18, 7e de N2, accueille Avoine-Chinon-Cinais (12e). Une venue espérée de longue date, reportée plusieurs fois, alors que l’arrivée à la tête du club du joueur d’Al-Nassr (ARS) avait été annoncée le 25octobre (*).


Une annonce qui avait surpris tout le monde, alors que Bourges était avant-dernier du Cham- pionnat. Tout le monde ou pres- que. «On avait discuté de son pro- jet il y a quelques mois, c’est en partie pour cette raison que j’ai signé ici», confie le capitaine berruyer Mayoro N’Doye, 32ans, recruté mi-octobre. Coéquipier de Mané à Génération Foot et à Metz au tournant des années 2010, il souhaite désormais «aider le club à assurer son maintien avant de viser la montée en National». Pourquoi Bourges, ses 66 000 habitants et son club de N2 ? Parce que le joueur souhaitait investir dans un club en Europe et que son entourage l’a mis en relation, en 2020, avec son compatriote Cheikh Sylla, le président du club, très impliqué au Sénégal.


Et parce que le sport est le socle d’un projet plus vaste. «On veut que ça ne soit pas qu’une rela- tion d’investissement footballistique, mais aussi une relation culturelle et sociale, prévient le maire Galut, ancien bénévole au Bourges Foot. Ancrer ces relations dans la durée entre la France et le Sénégal, entre Bourges et Bambali.» «On veut créer une ouverture: il y a le football, mais pas seulement, confirme Sylla. C’est un levier qu’on doit utiliser pour faire des choses. C’est un projet humain, c’est le vivre ensemble. C’est ça, l’essentiel.»



Le ballon demeure toutefois la base de tout le reste. Émanation de la fusion entre Bourges 18 et Bourges Foot en 2021, le Bour- ges Foot 18 est un lointain des- cendant du FCB, qui a évolué jus- qu’en D2 dans les années 1970 et au tournant des années 1990. Et ambitionne de renouer avec ce glorieux passé, à terme, dans une région où les monuments sont sinistrés.


Une perspective qui a séduit l’entraîneur Stéphane Rossi (59 ans, ex-CA Bastia et Cholet), arrivé fin décembre en remplacement de Jamal Alioui, parti à Lyon : «L’ambition est d’avancer assez rapidement vers le monde professionnel, avance le technicien corse, mais il faut d’abord assurer le maintien, c’est la première mission. Ensuite, l’idée est de bâtir un projet plutôt qu’une équipe, avec des valeurs.»


«On a un club beaucoup plus structuré, avec un peu plus de moyens (1,6 M€ de budget environ, contre 1,2 auparavant). Sur l’approche des matches, le bien-être des joueurs, il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place, parce que c’est l’approche du football de Sadio : si on s’occupe bien des joueurs, ils le rendent sur le terrain, détaille Sylla (46 ans), autoproclamé “Sénégaulois” et dont le grand-père était tirailleur sénégalais pendant la Première Guerre mondiale. Il ne vient pas pour perdre son temps. Il n’a pas besoin du club pour vivre, il vient pour une aventure humaine, et il a un projet qui va au-delà de Bourges. Par exemple, la possibilité d’avoir un centre de formation au Sénégal qui pourra, demain, travailler avec Bourges. Être au début et à la fin de la formation.» L’his- toire d’un nouveau cycle. Poétique, sur la terre du Printemps. 


Benjamin HENRY (L'Equipe)


(*) La création d’une SASP (société anonyme sportive professionnelle) est en cours de finalisation. Sadio Mané en sera l’actionnaire majoritaire, accompagné d’un groupement d’investisseurs locaux, tel qu’annoncé par le Berry Républicain au début du mois. Une AG est programmée jeudi pour proposer, notamment, l’adoption d’un nouveau nom: Bourges FC

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Hubert Mbengue

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