Chavirement d’une pirogue de 150 migrants en partance de Mbour, 100 portés disparus

Malgré les nombreuses alertes des autorités religieuses sur le phénomène de l’émigration clandestine qui serait un «suicide», les jeunes continuent de braver la mer pour rejoindre l’Europe. Pas un jour sans que les autorités ou Organisations non gouvernementales (Ong) n’enregistrent des départs ou des tentatives de départ de pirogues sénégalaises vers les côtes espagnoles. A bord de leurs embarcations de fortune, certains migrants sont interceptés par les forces de l’ordre avant de quitter les eaux territoriales, d’autres arrivent à atteindre l’Europe, s’ils ne périssent pas en mer. Alors qu’on n’a pas fini de compter le nombre de victimes sénégalaises qui ont perdu la vie en pleine mer, une autre pirogue a chaviré, samedi 21 novembre 2020, aux environs de 18 heures 20 minutes, avec à bord environ plus d’une centaine de candidats à l’émigration clandestine. Selon des sources avisées, la pirogue en partance de Mbour convoyait 150 personnes. Arrivée en pleine mer, elle va chavirer et seules 50 personnes sachant nager échapperont à la mort. Elles ont rejoint la République du Cap-Vert à la nage. La plupart de ces migrants seraient originaires du quartier Château d’eau de Mbour où les familles commencent à pleurer les leurs. La pirogue se serait perdue dans les océans pendant plus de trois (3) semaines et les candidats à l’émigration sont pratiquement restés sans nourriture. D’après des témoignages recueillis à Mbour, les convoyeurs sont des businessmen qui ne connaissent rien de la mer. L’émigration clandestine, avec son lot de morts, a détruit la vie de nombreuses familles avec des conséquences sociales énormes.

JULES SOULEYMANE NDIAYE