Des produits chimiques provoquent un violent incendie au Port de Dakar

Une épaisse fumée noire s’est élevée, hier mardi en début de journée, autour du Port autonome de Dakar. Peu après 11 heures (11H30 plus précisément), un immense incendie s’est déclenché à 200 mètres du Môle 10, plus précisément à Arzoumi Sarl, près de l’Agence nationale des affaires maritimes. Un bâtiment a pris feu à partir d’un «atelier à point chaud», dans cette entreprise spécialisée dans la fabrication de matériaux d’étanchéité et de quincaillerie. Si l’origine des flammes reste inconnue, des sources de L’Observateur révèlent la présence de produits chimiques qui seraient les causes de cet incendie qui a paralysé le fonctionnement d’une bonne partie du Port de Dakar. La fumée s’est dissipée peu à peu et la chaleur aurait provoqué l’effondrement d’une partie du bâtiment où s’est déclaré l’incendie. Une importante quantité de résine (produits chimiques), stockée dans les entrepôts du Port de Dakar, est partie en fumée. D’autres produits, tels que des fusées de détresse, ont également été emportés par les flammes. «C’est juste un bilan matériel qui est quand même très lourd. L’incendie a causé beaucoup de dégâts matériels. C’était un entrepôt qui contenait des produits chimiques dangereux. Ces produits y ont été stockés et tous ont pris feu. Il y a des installations qui étaient hors service. Il y a un bâtiment dont une partie s’est effondrée», explique le Commandant chef des opérations, Mame Diène Ndiaye, qui évoque les difficultés auxquelles ses éléments ont été confrontés au Mole 10 du Port autonome de Dakar pour accéder au lieu de l’incendie. Il poursuit : «Ensuite, nous étions confrontés aux difficultés liées aux constructions. C'est-à-dire au non-respect des normes de construction, d’entreposage et de stockage des divers produits. Il y avait une panoplie de produits, dont ceux de Classe 1, c’est-a-dire des produits explosifs, et ceux de la Classe 3, c'est-à-dire des produits inflammables. Ce qui posait un problème de dégagement de nuages et de fumée toxique.»

25 engins et 112 éléments, dont 16 Officiers mobilisés

Les sapeurs-pompiers ont rencontré des problèmes pour éteindre les flammes à cause de la complexité du milieu et le vent fort qui soufflait sur les lieux. Ce n’est qu’aux environs de 12 heures passées de quelques minutes que les éléments de la Brigade spéciale d’incendie et de secours des sapeurs-pompiers du Port (brigade inaugurée le 17 avril dernier par le Directeur général du Port Aboubacar Sedikh Bèye) ont circonscrit le feu. Selon Commandant Ndiaye, il n’y a pas de bouche d'incendie, encore moins de poteau d’incendie. Ce qui n’a pas facilité la tâche aux soldats du feu qui devaient faire des rotations pour mener à bien l'extinction. «Nous avons mis à peu près 1H30 pour circonscrire le feu avec des moyens conséquents. On a mobilisé 25 engins, véhicules de lutte contre les incendies, deux échelles aériennes qui nous permettent de surplomber le feu. Sur le plan personnel, on a mobilisé 112 éléments, dont 16 officiers. L’ensemble de ces moyens nous a permis de venir à bout de l’incendie», révèle le Commandant chef des opérations. La police a ouvert une enquête pour connaître les véritables raisons de l’incendie.

JULES SOULEYMANE NDIAYE