Elections : Macky Sall acte le report des Locales, le FNR se démarque et met en garde

jeudi 25 mars 2021 • 988 lectures • 1 commentaires

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Elections : Macky Sall acte le report des Locales, le FNR se démarque et met en garde

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En réunion hier, les membres de la commission politique du dialogue national sont tombés d’accord sur le report des élections locales prévues ce 28 mars 2021, selon une loi votée par l’Assemblée nationale. Aussi, ce consensus acté, le gouvernement, saisi de la question, a adopté hier, au sortir du Conseil des ministres, un projet de loi devant passer à l’Assemblée nationale pour le report des Locales.

Les Locales ne se tiendront plus en mars 2021. Dans le cadre d’une loi votée à l’Assemblée nationale, le Gouvernement s’était engagé à organiser les élections Locales, au plus tard le 28 mars 2021. Ce qui n’est plus possible. A quelques jours de ce délai (le 28 mars, c’est ce dimanche, Ndlr), il est plutôt question de comment faire voter une nouvelle loi de report des Locales. En réunion hier, dans un hôtel de la place, les acteurs sont tombés d’accord pour reporter à nouveau les élections locales. «Dans la loi qu’on avait votée, il fallait organiser les Locales au plus tard le 28 mars 2021. On a constaté que ce n’était plus possible à cause de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral, donc on a un point d’accord pour un report desdites élections. Parce que l’opposition avait dit qu’elle ne participera plus aux élections, s’il n’y a pas l’audit du fichier et l’évaluation du processus», explique Cheikh Sarr, membre du pôle de la majorité. Après ce consensus sur le report des Locales, le Gouvernement a été saisi de la question. Cet accord a servi de base au Président Macky Sall et son gouvernement pour faire un projet de loi à envoyer à l’Assemblée nationale. Les députés doivent voter une nouvelle loi de report des Locales. D’ailleurs, l’Assemblée nationale est obligée de travailler en procédure d’urgence sur la question parce qu’elle doit voter la loi avant le 28 mars 2021, c’est-à-dire dimanche prochain. D’ailleurs, le Conseil des ministres a adopté hier, le projet de loi portant le report des Locales. «Le Conseil a examiné et adopté : Le projet de loi portant report des élections territoriales et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres. La décision de reporter les Locales a été approuvée par tous les acteurs. Que cela soit le pôle de la majorité, de l’opposition, les non-alignés, entre autres, ils sont tous tombés d’accord pour le report. Ce qui n’est pas le cas pour la date des prochaines élections locales.
 
Opposition et pouvoir, encore des divergences sur la date normale Locales
Lors de la rencontre de la commission politique du dialogue national, tenue hier, il y a eu des divergences sur la date des prochaines élections locales. La société civile, le pôle de l’opposition et celui des non-alignés ont catégoriquement refusé un report des Locales au delà de 2021. Selon Déthié Faye, coordonnateur du pôle des non-alignés, il n’y a pas d’accord sur la date des prochaines Locales. «Nous sommes contre un report qui dépasse 2021», conforte Moundiaye Cissé, membre de la Société civile. Il pense que ça serait dangereux d’aller jusqu’en 2022 sans organiser les Locales. Car, dit-il, «cela peut impacter négativement sur le calendrier électoral». Dans sa plateforme présentée avant-hier aux émissaires du Khalife général des Mourides, l’opposition a clairement exprimé sa volonté d’aller aux élections locales au plus tard, en fin 2021. Une position confirmée hier, par son représentant. Abdou Salam Bass, du pôle de l’opposition : «Puisqu’il y a déjà des élections législatives en 2022, pour nous, on doit tout faire pour organiser les Locales en 2021». Sans le dire, l’opposition soupçonne le pouvoir de préparer un couplage Législatives/Locales. Ce que craint également, Moundiaye Cissé qui attire l’attention sur un risque de report pur et simple des prochaines Législatives prévues en 2022. Du côté de la majorité, on brandit l’argument des opérations obligatoires à respecter pour aller aux élections locales. Cheikh Sarr, membre du pôle de la majorité : «Aujourd’hui, on a démarré l’audit du fichier et l’évaluation va démarrer au début du mois d’avril. Et le temps qu’on a prévu dans nos documents, c’est entre 90 et 120 jours. Cela veut dire que si on ne prenait que les trois mois, l’audit finirait fin juin 2021. Après, il faut réunir la commission politique pour discuter. Parce qu’il y a des points qui étaient restés comme le bulletin unique, le parrainage à l’élection présidentielle, l’autorité indépendante qui doit se charger d’organiser les élections. On avait dit qu’on reporte ces questions-là, après l’audit et l’évaluation pour savoir ce que les experts indépendants en pensent. Ensuite, les points de consensus, on est obligé de les mettre au niveau du code électoral, mais également du code général des collectivités territoriales. Cela va prendre, au minimum, un mois. Après on déclenche une opération de révision exceptionnelle qui va prendre au minimum deux à trois mois parce que depuis 2018, il n’y a pas eu une ouverture des listes pour permettre aux jeunes qui viennent d’avoir l’âge de voter de pouvoir s’inscrire. Donc, pour prendre en compte toutes ces questions-là, gérer les contentieux jusqu’à la stabilisation, il faut au minimum deux à trois mois. Et on doit déposer les listes. Donc, si on prend ces différents délais, on a un minimum de 11 mois. Si on fait des projections à partir du mois d’avril, on tombe en janvier-février 2021. On ne pouvait pas nous prononcer sur une date qu’on a choisie comme ça, d’une manière à la limite politicienne, mais on a dit qu’il faut suivre le processus avec les différentes opérations surtout qu’il y a des délais incompressibles». Le ministère de l’Intérieur, à travers la Direction générale des élections, membre de la commission politique du dialogue national, a fait la projection, selon Cheikh Sarr, en disant qu’il faut environ 11 mois pour aller vers des élections sérieuses.

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Le Frn exige le respect du calendrier électoral et met en garde le pouvoir qui veut les Locales en février 2022

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L’opposition est contre la tenue des élections locales au delà de 2021. Dans un communiqué, le Front démocratique et social de résistance national (Frn) exige le respect du calendrier électoral. «Face à l'absence de consensus sur la tenue des élections locales qui devait être effective, au plus tard, le 28 mars 2021, l’opposition tient à préciser que ce nième report, décidé ce jour (hier), relève de la seule et unique responsabilité du pouvoir», signalent les opposants. Selon Makhtar Sourang et ses camarades, tous les pôles politiques et la Société civile  s'accordent pour l’organisation des élections locales d’ici à la fin de l’année 2021. «Seul le pôle de la majorité propose un report à février 2022, en dépit de tous les arguments techniques développés par les autres parties prenantes. Le Frn maintient sa position déjà exprimée de respecter le calendrier électoral et d'organiser les élections locales en cette année
2021, les élections Législatives en 2022 et le scrutin Présidentiel en 2024. En conséquence, le Frn, tout en dégageant ses responsabilités de toute nouvelle forfaiture en la matière, met en garde le Gouvernement face à toutes les conséquences que de nouveaux reports pourront engendrer», lit-on dans le communiqué.


L’évaluation du processus électoral démarre le 1er avril 2021


Les travaux de l’évaluation du processus électoral vont enfin démarrer. Les obstacles ont été levés. L’Etat, qui devait financer cette opération, a pris les dispositions nécessaires pour en permettre le démarrage. Dans le cadre de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral, il était prévu que ces deux opérations commencent en même temps. Mais, depuis le 17 février dernier, l’audit du fichier, financé par l’Usaid, a démarré. Ce qui n’était pas le cas pour l’évaluation du processus électoral qui devait être prise en charge par le gouvernement du Sénégal. Ce blocage a été levé. La commission politique du dialogue national a annoncé hier, lors d’une rencontre dans un hôtel de la place, le démarrage des travaux d’évaluation du processus électoral. «Il était question aujourd’hui (hier) de discuter du démarrage de l’évaluation qui va démarrer le 1er avril prochain normalement. Les évaluateurs ont déjà été recrutés et toutes les dispositions prises pour qu’ils démarrent les travaux en début du mois d’avril. L’Etat a signé tous les décrets, tout est fait pour qu’ils puissent démarrer les travaux», révèle-t-on.
SOPHIE BARRO

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Publié par

Namory BARRY

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