Les dessous sulfureux du show-biz

mercredi 15 septembre 2021 • 1116 lectures • 1 commentaires

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Les dessous sulfureux du show-biz

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Elles sont nombreuses à vouloir pousser l’antichambre de la célébrité. En frappant aux portes des labels et studios d’enregistrements, les jeunes chanteuses à l’orée de leur carrière, se heurtent souvent à l’hostilité du milieu musical. Des hommes influents qui usent et abusent de leurs positions pour leur faire miroiter monts et merveilles, en échange de faveurs sexuelles. Incursion…  

Les deux chanteuses ne sont pas de la même génération et pourtant comme beaucoup d’autres, elles ont été éprouvées par les mêmes blessures. Celles qui vous marquent au fer rouge, surtout lorsqu’on vient de débuter une carrière. Pour Guigui Sarr, une avide de musique et Dieyna Baldé qui sort à peine de l’enfance, tout est parti de leur envie de creuser leur trou dans le cercle restreint du show-bizz. Malheureusement, elles feront chacune de mauvaises rencontres qui vont, pour l’une, tout remettre en question et pour l’autre, tout précipiter… 

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Quête de gloire, manque de repères…
Guigui Sarr, la plus âgée d’entre elles, a déjà l’expérience de la scène et fait ses preuves dans l’espace musical. Après un premier album réalisé sur fonds propres, la jeune artiste envisage de conforter sa place sur l’échiquier musical. Sauf qu’elle va se frotter à l’immoralité et au cynisme de deux producteurs. «Lorsque j’ai voulu sortir mon second album, j’ai fait appel à un ami du milieu. Il est producteur et musicien à la fois. Il a d’abord essayé de me faire la cour mais, j’ai rejeté ses avances. Puisque je suis revenue vers lui pour la réalisation de mon opus, il en a profité pour en remettre une couche. Cette fois-ci, il m’a carrément proposé de prendre en charge la confection de l’album qui peut facilement atteindre la barre des 5 millions. J’ai décliné son offre, ayant compris qu’il voulait autre chose en échange. J’ai également croisé la route d’un autre monsieur. Lui avait son propre studio de production et nous avons convenu de travailler en co-production. Il m’a tenu un discours très convaincant, comme quoi, il faut s’entraider entre artistes. Je l’ai cru et me suis laissé embarquer dans ce projet. Nous avons enregistré un son et je me suis investie à fond. Il ne restait plus qu’à sortir le produit mais, il m’a clairement fait connaître ses intentions. Soit j’accepte d’entrer dans son jeu ou le single ne sortira pas. Je l’ai laissé avec sa conscience, même si j’étais profondément déçue. Ce sont des choses auxquelles, mes collègues et moi avons souvent face malheureusement. Ce sont des personnes bien sous tous rapports, réputées qui nous les font subir. elles ne font rien pour rien», révèle l’interprète de «Yeungeutoul». Un brin déçue et dégoûtée par ce qui venait de lui arriver, beaucoup de questions lui ont par la suite traversé l’esprit. Fallait-il nécessairement passer par là pour réussir ? Dieyna Baldé n’a elle pas eu la chance d’échapper aux griffes de prédateurs qui règnent en maîtres dans le monde de la musique. Encore gamine, elle rêve de strass, de paillettes et a des étoiles plein les yeux. Armée de sa voix et de sa passion, elle quitte son Kolda natal pour s’installer à Dakar pour espérer affoler les Stats. Auparavant, elle s’était frottée à d’autres mordus de Zik, lors d’un télé-crochet, «Sen Petit Gallé». Mais, elle n’ira pas loin dans la compétition. C’est après ce revers que son chemin croise celui d’un «papa gâteau», Mamadou Diop, patron du label «Gamboul Inc». Ce dernier lui propose à l’issue d’un concert de sa fille à Kolda, elle-même chanteuse, de rejoindre sa maison de production. Dieynaba, du haut de ses 15 berges, faible estime de soi, accepte de suivre son nouveau mentor dans la capitale dakaroise, loin de l’autorité de ses parents. La suite est connue de tous… L’affaire va atterrir au tribunal et son «bourreau» sera incarcéré. Le seul single qu’elle a réussi à mettre sur le marché, n’est pas ce qu’on peut appeler un succès. Elle tente tant bien que mal de rebondir musicalement. Une fois de plus, elle se heurte aux travers du milieu, en rencontrant Bril qui va devenir son producteur et amant. 

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Les hommes, «grands manitous» du show-bizz
L’histoire de ces deux artistes, c’est celui de plusieurs autres chanteuses qui ont voulu évoluer au sein d’une industrie connue pour ses luxures. Elles ont toutes en commun une passion démesurée pour la musique et sont prêtes à se plier en quatre pour briller. Comme tout début, il faut galérer, rouler sa bosse et même faire le pied de grue devant les studios des producteurs pour espérer leur faire écouter son produit. Parfois, il faut passer par une tierce personne pour accéder à ces «grands manitous» du show-business. Outre l’étape de la production, il y a la recherche de contrats de prestations, de tournées promotionnelles qui suivent. Pour les plus chanceuses qui peuvent se passer de producteurs, elles devront tout de même faire face à la prospection de studios d’enregistrements, de musiciens, d’arrangeurs, de réalisateurs. Entre les entremetteurs, les propriétaires de label, les instrumentistes, les techniciens audiovisuels, les promoteurs, les hommes sont presque sur tous les maillons de la chaîne. Dès lors, on pourrait dire qu’une «virilité» ambiante prédomine dans le milieu de la musique. Si l’on en croit ce professionnel du secteur, Mactar (Nom d’emprunt), c’est la porte ouverte au sexisme, aux chantages, harcèlements et dérives sexuels. «Certains hommes aux ego surdimensionnés, gonflés à bloc par leur position, se permettent de faire chanter des jeunes-filles fragilisées par leur béguin, leur quête de gloire, quelquefois dépourvues de repères, en conflit avec leurs parents à cause de leurs choix pour la musique, en dépit de leurs études. Elles deviennent des proies faciles, devant ces loups prêts à bondir. En échange de faveurs sexuelles, ils leur promettent monts et merveilles. Même après avoir satisfait leurs bas instincts, il n’est pas dit qu’ils tiendront forcément leurs promesses» argumente-t-il. Il suffit de peu pour basculer sous l’emprise psychologique de ces «gourous» et plonger dans la débauche. Ça commence un peu par hasard, par des regards insistants, des remarques désobligeantes, des gestes déplacés, des mains baladeuses. Celles qui osent défier cette toute puissance masculine s’en sortent avec des déceptions, au pire avec l’envie de baisser les bras et de changer de direction. Les moins téméraires qui se laissent tenter par ces propositions indécentes, filent droit vers les abysses de la dépravation et chantent leurs désillusions. Les chanteuses Mirma, Maréma Fall ou encore Abiba ont eu à faire les frais de cette jungle hostile, à leurs débuts. A travers des entretiens dans les médias, elles ont décrit comment des individus sans scrupules, ont essayé de profiter de leur jeunesse et de leur faiblesse pour les attirer dans leurs lits. Grâce à leurs principes, elles n'ont heureusement pas cédé. Mamy Mbaye n’a pas non plus échappé à ces avances obscènes. Alors qu’elle venait d’entamer une carrière solo, après la rupture du groupe Alif où elle évoluait, la jeune-femme cherche à se dégoter des tournées, des prestations et autres. Après une longue traversée du désert, elle fait la connaissance d’un promoteur de spectacles, sur qui, elle fonde tous ses espoirs. Ce dernier lui fait miroiter un contrat juteux, à la clé des concerts dans plusieurs villes d’Europe. Bien plus qu’une aubaine de faire prospérer son nom, Mamy y entrevoit l’occasion de venir à bout de plusieurs soucis financiers. Seulement, la jeune artiste était loin de se douter des plans lubriques que le gus avait derrière la tête. A quelques jours de leur départ, il lui a tout bonnement fait une proposition, à prendre ou à laisser. Partager sa chambre d’hôtel avec lui, faisait partie des conditions obligatoires à réunir, pour pouvoir faire partie du convoi pour l’Europe. Mamy Mbaye a préféré choisir son honneur et lui a tourné les talons.


Univers sélect, activités nocturnes, mélange entre plaisir et travail…
Pour cet ingénieur très introduit dans le milieu, la sphère musicale serait un terreau fertile pour ce genre de pratiques. En dehors du fait qu’elle soit en grande majorité dirigée par des hommes, c’est un monde à part, qui se dissocie de la vie ordinaire. Ce qui favorise une sorte d’isolement entre ceux qui gravitent autour, un mélange entre plaisir et travail, entre relations professionnelles et amicales. De plus, les enregistrements studios se font généralement le soir, idem pour les spectacles et les fêtes. «L’univers de la musique est non seulement très sélect mais, il est propice aux vices. La plupart du temps, tout se passe la nuit, lorsque les chats sont gris. Dans l’intimité d’un studio, avec des éclairages tamisés, l’ambiance invite au relâchement. Lors des fêtes, le plus souvent, l’alcool coule à flot, les esprits sont surchauffés, la météo du sexe est au beau-fixe. Les filles qui fréquentent ces cercles, sont exposées et quand elles n’ont pas la tête sur les épaules, c’est assez facile pour les «pervers» qui y pullulent de profiter d’elles», a-t-il lâché dépité. Comme quoi, si pour certains, la musique est une profession, elle reste pour d’autres, un moyen de pression et d’exploitation.
MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU

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Publié par

Namory BARRY

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