Les temps forts d’un show présidentiel : Karim, Khalifa, statut des villes, licences de pêche... 

samedi 2 janvier 2021 • 589 lectures • 1 commentaires

Politique 3 ans Taille

Les temps forts d’un show présidentiel : Karim, Khalifa, statut des villes, licences de pêche... 

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Après son discours à la Nation, le chef de l’Etat a fait face la presse. L’Obs vous propose les temps forts de cet exercice médiatique.

SUPPRESSION DES VILLES. «Gorée et Saint-Louis sont les deux premières communes du Sénégal, en 1872. Ensuite, il y a Dakar en 1880 et Rufisque en 1887. C’est comme ça qu’on a eu les quatre communes. C’est de 1872 à 1972 que le président Senghor a fait une réforme qui a, aussi, au monde rural, l’appellation de communautés rurales qui géraient les terres cultivables. A côté, il y avait les communes de plein exercice. En 1996, le président Abdou Diouf a posé un autre acte, le deuxième, avec la création des régions qui sont des collectivités locales. C’est ce qu’on a appelé la régionalisation. Ensuite, il y a la création des villes qui couvrent les communes d'arrondissement qui n’avaient pas beaucoup de pouvoir. Les compétences des maires de communes d'arrondissement étaient limitées. Lorsque je suis arrivé à la tête du pays, j’ai initié en 2013, une réforme pour faire une communalisation intégrale qui supprime les communes d’arrondissement et les communautés rurales. C’est la première conséquence de la réforme de 2013. Ensuite, nous avons supprimé les conseils régionaux parce que, pour moi, on devait rapprocher les administrateurs avec leur terroir. Donc, on a créé le département comme collectivité territoriale. C’est le Conseil départemental. Maintenant, la ville flotte parce que les communes d’arrondissement sont devenues des communes de plein exercice. Les maires gèrent leur territoire, ils ont leur pouvoir, ils ne dépendent plus, en rien, de la mairie de la ville. Parce qu’elles sont d’égale dignité. Maintenant, où se trouve le territoire de la ville qui dispose des moyens ? La ville a des moyens financiers, alors qu’elle n’a pas de compétence. Ce sont les communes qui gèrent les dispensaires, le personnel, les écoles. Maintenant, que fait la ville ? Qu’est-ce qu’elle va faire de cet argent ? Donc, il faut le donner aux communes pour leur permettre de travailler. Ce qui existe dans tout le Sénégal, c’est-à-dire le conseil départemental, il faut l’étendre à Dakar qui est déjà un département. Il y a un Préfet, tout comme à Guédiawaye, Pikine, Rufisque et Thiès. Ce sont seulement ces cinq localités qui ont des villes au Sénégal. Pourquoi les gens de Saint-Louis, Ziguinchor ne peuvent pas avoir de ville ? Pourquoi seules ces cinq localités ont le droit d’en disposer ? C’est surtout sur le statut. Ce n’est pas que la ville va disparaître. Rufisque est une ville qui date de très longtemps. La ville sera là avec le périmètre. Par exemple à Dakar, les 19 communes peuvent discuter pour voir si elles peuvent mettre en place, l'intercommunalité. Guédiawaye, Pikine, entre autres, peuvent faire la même chose et on verra comment l’Etat pourra les accompagner. Donc, ce n’est pas une affaire politique. Parce que si c’était une affaire politique, celui qui devait gagner la ville pourrait aussi gagner le département. Donc, il n’y a pas de problème politique dans ce dossier. C’est une réforme qui va entraîner la caducité du statut de la ville. La ville n’a plus de sens. On peut aimer ou ne pas aimer, mais c'est la réalité (…). C’est une réforme. Ce n’est pas destiné à une personne. J’entends certains dire que c’est parce que nous avons peur de perdre Dakar. Depuis que je suis à la tête du pays, il y a eu sept (7) élections. 1er tour de la présidentielle de 2012, c’est moi qui ai gagné Dakar. Au deuxième tour, je suis encore sorti premier à Dakar par la grâce de Dieu. Aux Législatives de 2012, ma coalition a également gagné Dakar. C’est aux élections locales de 2014, seulement, que ma coalition a perdu à Dakar. En 2016, il y a eu le référendum que nous avons encore gagné à Dakar à 55%. Aux Législatives de 2017 aussi, nous avons gagné Dakar. En 2019, à la présidentielle, j’ai encore gagné Dakar. Je remercie d’abord les Dakarois pour toutes ces victoires. Donc, ce n’est pas une affaire politique. Sur 7 combats, tu gagnes les 6 et on veut dire que nous avons peur de perdre Dakar. C’est vrai, les élections locales sont différentes des élections nationales. Cette question est inscrite sur les points concernant le dialogue national. Donc, ce n’est pas un forcing. Soyons sereins et préparons calmement les élections locales.»

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«On ne pourra connaître la date des Locales qu’après l’audit du fichier»

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LOCALES. «S’il n’y avait pas le dialogue et les exigences de l’opposition, on aurait déjà organisé les Locales. Mais, c’est une bonne chose parce que c’est moi qui ai appelé au dialogue et ils ont demandé l’audit du fichier et du processus électoral. Donc, nous allons attendre la fin de l’audit qui a démarré. Nous avons lancé le processus, l’évaluation est en cours. Il y a même des partenaires qui sont en train de financer cela. Tant que tout cela n’est pas terminé, on ne pourra pas connaître la date des élections locales. Mon souhait était qu’on le fasse au courant de l’année 2021, c’est l’idéal. Mais tout dépend de ceux qui gèrent ces travaux.»


3E MANDAT. «Il n’y a rien de nouveau entre l’année dernière et cette année pour que je change de position sur la question du 3e mandat. Je ferai comme Birima, c’est-à-dire que je réitère ce que j’avais dit l’année dernière sur cette question (...) Le moment venu, je parlerai. Maintenant, tout ce bruit ne peut pas me pousser à changer ma posture. J’ai demandé à mes partisans de ne pas parler de cette question, c’est parce que nous avons été élus pour travailler, pour apporter des solutions aux préoccupations des populations. Donc, on ne peut pas être là à parler de choses qui ne sont pas d’actualité. Je ne vais pas en parler parce que j’ai du travail à faire. Si quelqu’un de mon camp se permet d’en parler, je considère qu’il ne fait plus le travail pour lequel nous avons été élus. Maintenant, ceux qui ne sont pas de mon camp, je ne peux pas les empêcher d’en parler parce que ce qu’ils disent ne m’engage pas, ça ne m’intéresse pas. Mais, je ne peux pas accepter que dans mon parti ou ma coalition, au lieu de travailler, qu’on soit dans des futilités.»


AMNISTIE. «J’évite toujours de personnaliser un débat parce que ça devient subjectif. Cette question (amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade Ndlr) n’est pas à l’ordre du jour donc je ne vais pas en parler.» 


ÉDUCATION SEXUELLE. «Le Sénégal n’acceptera pas un tel programme dans ses écoles. L’Unesco ne peut pas forcer cela au Sénégal. Elle n’a pas les capacités pour le faire. Les Nations Unies, non plus, ne le peuvent pas parce que nous sommes un pays souverain. C’est nous qui définissons nos programmes scolaires. Je veux rassurer les Sénégalais sur ce point-là. Tant que ce n’est pas une décision émanant du gouvernement, d’ailleurs, tant que je suis à la tête de ce pays, il n’y aura pas ce débat ici. Donc, ça ne sert à rien de perdre son temps inutilement sur des choses qui n’ont aucun sens, aucune importance. Ce n’est pas à l’ordre du jour et on ne peut pas imposer ça au Sénégal. Je l’ai dit à nos partenaires. Nous ne l’accepterons pas. Je suis surpris d’entendre ce débat».  


«Sur les 563 licences de pêche, les 129 sont des bateaux sénégalais»


LICENCES DE PECHE «Les accords de pêche permettent à un bateau de quitter un pays donné pour venir pêcher dans nos eaux. Il y a des bateaux qui fraudent. Mais sans accord, il n’est pas possible pour des bateaux étrangers de pêcher dans notre pays. Le Sénégal a un contrat avec l’Union européenne, le Cap Vert, la Guinée-Bissau, la Sierra Léone et la Mauritanie (où c’est nous qui y allons pêcher). L’Union européenne a une trentaine de bateaux chez nous. Le reste, ce sont des Sénégalais en collaboration avec d’autres pays qui ont immatriculé ces bateaux sénégalais. Donc, sur les 563 licences de pêche, les 129 sont des bateaux de nationalité sénégalaise appartenant à des Sénégalais. Ces derniers ont payé cette année 1,200 milliards FCfa en redevance, alors que la redevance annuelle de l’Union européenne s’élève à plus de deux milliards FCfa. Donc, le double pour à peu près une trentaine de bateaux contre 129 bateaux pour les Sénégalais. En plus, ils pêchent du poisson qu’on ne consomme pas ici. Les Sénégalais ne mangent pratiquement pas le Thon, sauf s’il est transformé. On ne prépare pas le riz au poisson avec le Thon. L’autre poisson qu’on appelle le merlu est méconnu. Personnellement, je ne connais pas ce poisson... Ce sont ces poissons que les Européens pêchent. Donc, il n’y a aucun problème. En plus, pour mieux surveiller nos côtes, j’ai acheté un avion qui sera là normalement au courant de ce mois de janvier ou en février. On n’aura plus besoin pour la surveillance maritime de solliciter la France. Dans deux mois, le Sénégal aura son avion qui pourra survoler six heures de temps, de jour comme de nuit, nos côtes. Il sera là à Yoff et sera géré par l’armée sénégalaise. Nous avons acheté des bateaux pour renforcer la surveillance maritime. Donc, nous sommes en train de sécuriser nos ressources.»


SOPHIE BARRO

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Publié par

Namory BARRY

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