Les vérités du Directeur général de Petrosen sur les 12 blocs pétroliers

jeudi 8 avril 2021 • 1920 lectures • 1 commentaires

Économie 3 ans Taille

Les vérités du Directeur général de Petrosen sur les 12 blocs pétroliers

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Un des acteurs clés de la promotion du bassin sédimentaire sénégalais qui a conduit à la première découverte de pétrole en octobre 2014 et aux gisements de gaz révélés en mai 2017, Mamadou Faye, directeur général de Petrosen Holding, revient, avec L’Observateur, sur la reprise de l’appel d’offres des 12 blocs offshore lancé en novembre 2019 en Afrique du Sud.

L’appel d’offres. «D’abord, je précise qu’il ne s’agit pas d’un nouvel appel d’offres. On a relancé les compagnies pétrolières parce qu’il y avait le bloc pétrolier Sénégal Offshore Sud Profond (Sosp) qui avait fait l’objet de litige entre le Sénégal et la compagnie African Petroleum. Et à un moment donné, on nous avait demandé de suspendre la procédure et d’aller à la table des négociations. Les négociations n’ayant abouti, on a réintégré le bloc dans la liste des 12 initialement retenus. Ces 12 blocs Offshore sont les mêmes qu’on avait promus du temps du ministre Mouhamadou Makhtar Cissé. Ces blocs avaient fait l’objet d’une présentation, en novembre 2019, en Afrique du Sud dans le cadre de notre campagne de promotion du bassin sédimentaire sénégalais. Donc, l’appel d’offres est toujours en cours. Avec la pandémie du Covid-19, beaucoup de compagnies pétrolières n’ont pas voulu investir. Les compagnies pétrolières investissent quand le prix du baril est très haut et elles désinvestissent quand il est très bas. Avec la pandémie, depuis le mois de février 2020, le prix du baril est descendu jusqu’à moins 25 dollars Us (environ 13 795 FCfa au taux du dollar d’hier soir). Et beaucoup de compagnies avaient commencé à vendre leurs immobilisations pour se reconcentrer sur des projets plus rentables. Alors ce contexte n’a pas encore complètement changé parce qu’il faut que le prix du baril remonte et avec le temps, pour que les compagnies pétrolières se reconstituent. Comme on avait reporté plusieurs fois la date de clôture, on a relancé les compagnies pour leur rappeler que l’échéance continue jusqu’au 31 mai 2021. On va clôturer, si les compagnies font des offres. Mais si nous n’avons pas d’offres, nous allons revoir notre stratégie de communication pour la promotion du bassin et voir comment attirer d’autres investisseurs. Avec la pandémie, beaucoup de choses ont changé et l’industrie pétrolière n’est plus ce qu’elle était. Beaucoup de grandes compagnies qui avaient investi dans la recherche et l’exploitation, ont désinvesti pour réinvestir dans les énergies renouvelables où il y a moins de risques et où on gère plus facilement les variations du prix du baril.» 

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Les différentes phases. «Le contexte international ayant changé, tous les pays du monde qui font la promotion de leur bassin sédimentaire comme le Sénégal, ont intérêt à revoir leur stratégie. Avec nos partenaires, on avait présenté les blocs avec toutes les données et autres informations. Des compagnies ont acheté des données l’année dernière et beaucoup d’entre elles ont évalué pour voir le potentiel, c'est-à-dire l’intérêt réel d’investir dans ces blocs. C’est au sortir de ces évaluations qu’elles pourront faire leurs propositions au gouvernement du Sénégal. A la clôture, on s’attend bien à des propositions. Mais pour le moment, malheureusement, nous n’avons pas encore reçu d’offres. Il y a eu des compagnies intéressées et qui veulent voir les termes contractuels en prenant compte déjà du contexte international du pétrole et des effets de la pandémie. Quand les gens investissent, il y a beaucoup de paramètres économiques qui entrent en jeu. Mais le paramètre le plus important pour les investisseurs, ce sont les aspects fiscaux. Puisque quand la fiscalité est très sévère, l’investisseur évalue le projet à un autre et un arbitrage est fait. Et si le Sénégal n’est pas plus intéressant, ils vont dans des pays qui font une meilleure offre. Aujourd’hui, le Sénégal est en compétition avec plusieurs pays dont le potentiel pétrolier est plus confirmé. Donc si nous mettons des termes fiscaux beaucoup plus contraignants, les compagnies pétrolières vont nous laisser pour aller dans ces pays-là. C’est une question de choix.»

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Les critères d’éligibilité. «Ils dépendent de chaque bloc. Dans chacun des 12 blocs, il y a un certain nombre d’opérations que nous-mêmes, Petrosen, avons exécuté et il y a le minimum d’engagement des travaux et d’investissement que le Gouvernement attend des compagnies pétrolières. Ce sont ces éléments qui vont nous permettre d’évaluer et d’arbitrer pour les compagnies qui ont fait les meilleures offres.
Les gens doivent comprendre aussi que quand un bloc est sous contrat, on ne peut plus négocier dessus. Les compagnies qui ont signé un contrat, tant qu’il est en cours de validité, elles ont des droits exclusifs comme elles des obligations sur le bloc. Tant qu’elles respectent leurs obligations, l’Etat du Sénégal respecte les termes du contrat. On ne peut se réveiller un bon matin et casser un contrat. Maintenant à la fin de l’appel d’offres, il va falloir faire une évaluation de ce que nous avons fait depuis novembre 2019, parce qu’il y a un nouveau Code. Et il nous faut nous demander si ce nouveau Code pétrolier répond au contexte actuel de l’industrie pétrolière ? Quelles sont les mesures incitatives qui justifient qu’une compagnie pétrolière choisit le Sénégal par rapport à d’autres pays ? C’est à ces questions-là qu’il nous faut répondre.»
FALLOU FAYE

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Publié par

Namory BARRY

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