Les visages de 5 des 8 nouvelles têtes du gouvernement

mardi 3 novembre 2020 • 3696 lectures • 1 commentaires

Politique 3 ans Taille

Les visages de 5 des 8 nouvelles têtes du gouvernement

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Le nouveau Gouvernement compte de nouvelles têtes. «L’Observateur» présente ces nouveaux ministres, dont Victorine Ndèye, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Urbanisme, du logement et de L’hygiène publique. Victorine Ndèye en charge du Logement, est une ancienne du Groupe futurs médias(Gfm). Elle a eu à diriger la Direction administrative et financière(Daf) de Gfm.

ANTOINE FELIX DIOM, MINISTRE DE L’INTERIEUR : Un parquetier à l’Intérieur

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De Antoine Felix Diom, les avocats et magistrats qui ont eu à le pratiquer retiennent l’image d’un «bon Parquetier», «éloquent et pertinent» qui sait mener les échanges juridiques en allant au bout de ses démonstrations. Même si en dehors du prétoire, les avocats restent ses «frères», «sœurs», «mamans» et «amis», «Tony» fait partie des parquetiers les plus redoutés de la sphère judiciaire. Au point qu’un jour, l’un de ses anciens professeurs à l’Ena, le juge Amadou Baal, après avoir recueilli son réquisitoire lors d’une session de la Cour d’assises de Dakar, disait avec fierté : «Aujourd’hui, je peux dire que la relève est assurée, car l’élève a surpassé le maître.» Pourtant, rien ne présageait un tel avenir pour lui. Tony est parti de rien. Issu d’une modeste famille, il a su se battre, se surpasser et s’imposer pour occuper, aujourd’hui, le fauteuil de ministre de l’intérieur.

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Né à Khombole, localité située dans le département de Thiès, il a très tôt compris que seules les études le mèneront au sommet. Garçon intelligent, il obtient son Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) au lycée Malick Sy de Thiès, avant de décrocher son baccalauréat au lycée Blaise Diagne de Dakar, pour ensuite franchir les portes de la faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où il décroche sa maîtrise. Les dés lancés, le passionné de Droit réussit au concours de l’Ecole nationale d’administration (Ena) et flirte avec la magistrature en 2000. Depuis lors, le jeune magistrat, malgré certains observateurs qui pensent qu’il en fait trop, ne se laisse point déconcentrer. Affecté au parquet de Diourbel, il devient substitut général près le parquet général de la Cour d’appel de Dakar puis délégué du procureur du tribunal départemental de Guédiawaye. Jusque-là, hormis le procès de la redoutée bande à «Ino-Alex», il a travaillé loin des radars de la presse. Mais, il est mis au devant de la scène en étant l’adjoint de l’ex-procureur de la Crei, Alioune Ndao. La paire, qui avait siégé dans  l’affaire «Ino-Alex», se retrouve encore.


Après la Crei, il est porté à la tête de l’Agence judiciaire de l’Etat (Aje). Procédurier rompu à la tâche, il plaide aux côtés des avocats de l’Etat dans l’affaire de la «caisse d’avance», incriminant l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall. A la défense qui estimait que l’Aje n’avait pas sa place dans cette affaire,  il avait signifié, toujours avec ce sourire narquois, «être venu pour plaider ce dossier». Ce qu’il fera jusqu’à la condamnation de Khalifa Sall. Si beaucoup d’avocats ne voulaient pas l’avoir en face, du fait de sa technicité et de sa capacité à disséquer les moindres détails d’un dossier, sa nomination soulève quelques vagues de contestations chez certains qui pensent qu’il est venu en «mission commandée». Seulement, partout où il est passé, Tony a marqué les esprits.


ABDOULAYE SAYDOU SOW, MINISTRE DE L’URBANISME : Une montée en grade


Sous son magistère au Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar), le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop a connu une opération de lifting qui a au moins changé son visage. L’échelle est certes insignifiante, mais son travail remarquable dans l’amélioration du cadre de vie de l’université de Dakar force à faire le lien avec sa nouvelle mission au ministère de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. Sans jamais avoir exercé auparavant la moindre fonction ministérielle, Abdoulaye Saydou Sow traçait son chemin sans tambour ni trompette. Initié à la politique au Ps (Parti socialiste), responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds), il a été, entre 2003 et 2006, chef de cabinet du ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Aliou Sow, puis conseiller technique à la Présidence. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Macky Sall qu’il a rejoint l’Alliance pour la République (Apr). Ce responsable du parti au pouvoir à Kaffrine vient de prendre du galon. L’enseignant de formation, sorti secrétaire d’administration à l’Ena (Ecole nationale d’administration) à la fin de la décennie 2000, avant d’obtenir le titre d’administrateur civil en 2017, a été président du conseil d’orientation du Programme national des domaines agricoles communautaire (Prodac), avant d’être nommé au Coud en avril 2019. Mais c’est sur le terrain sportif que Abdoulaye Sow s’est payé sa popularité. De président de l’Asc Kaffrine à la vice-présidence de la Fédération sénégalaise de football, en passant par la direction de l’Odcav de Kaolack, la présidence de la Ligue de football amateur, l’homme s’est toujours distingué comme rigoureux et méticuleux. «Toutes nos félicitations au ministre Abdoulaye Saydou Sow pour cette nomination qui honore le football sénégalais. Bon vent et plein succès dans cette nouvelle mission au service du Sénégal aux côtés du chef de l’Etat, Macky Sall», lui a souhaité Me Augustin Senghor, président de la Fsf.


ALY SALEH DIOP, MINISTRE DE L’ELEVAGE : L’économiste proche d’Idrissa Seck sort de l’anonymat


Le tout nouveau ministre de l’Elevage et des productions animales est désormais sorti de l’anonymat à la faveur d’un décret présidentiel. Aly Saleh Diop, né en 1954 à Kamb, dans le département de Linguère, a fréquenté l’école élémentaire Maguette Ndiaye de Dahra Djolof, jusqu’à la classe de Cm2. L’entrée en sixième en poche, il a déposé ses baluchons à Dakar où il obtiendra plus tard son Baccalauréat.  La faculté de Sciences économiques et juridiques lui ouvre ses portes et au bout de quatre années de dur labeur, il décroche sa Maîtrise. L’année suivante, il file pour la France, plus précisément à Montpellier 1, où il obtiendra son Diplôme d’étude approfondie (Dea) en économie avec comme spécialité l’agriculture. C’est ainsi qu’il a travaillé dans des institutions internationales et africaines comme la Fao et le Comité inter-état de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cils). Cet homonyme de l’ancien maire de Dahra Djolof, qui gère actuellement sa propre structure, fait partie des plus proches collaborateurs de Idrissa Seck. Les deux hommes se sont connus en 1987 et depuis cette fameuse date, leurs relations sont restées intactes.  Membre fondateur du parti «Rewmi», il a pris part à tous les combats que le parti a menés.  Les cascades de départ que sa formation politique a connues, ne l’ont jamais ébranlé ni découragé.  Cette prise de position lui a valu d’être porté à la tête du secrétariat national chargé de la massification, de la pacification et de la représentation. Outre la lourde charge de représenter Idrissa Seck, en cas d’empêchement, il lui a été confié la complexe mission de gérer les conflits internes du pays.  Le coordonnateur départemental du parti «Rewmi» de Linguère, qui passait tout son temps à massifier son parti, ne sera pas en terrain inconnu. Domicilié à Dahra Djolof au cœur de la zone sylvo-pastorale, cet économiste chef d’entreprise, est censé connaître les problèmes auxquels ce secteur névralgique est confronté.  


DR PAPE AMADOU NDIAYE, MINISTRE DE L’ARTISANAT : La persévérance et le travail payés par le chef de l’Etat


Dr Pape Amadou Ndiaye, gynécologue de formation, a été nommé ministre de l’Artisanat et de la transformation du secteur informel. Né le 14 décembre 1961, Dr Pape Amadou Ndiaye a débuté son cursus élémentaire à l’Ecole élémentaire de la Base aérienne (Enoa) de Thiès. Il continue son cycle élémentaire à Sacré-Cœur de Dakar où il a eu son Entrée en 6e et son Certificat d’études en 1966. Il est orienté au lycée Seydou Nourou Tall où il décroche son Baccalauréat en 1981. Il s’inscrit à la Faculté de Médecine de l’Université de Dakar. Il se spécialise en Gynécologie obstétrique entre 1989 et 1993. Dr Ndiaye devient Assistant à l’Université de Dakar entre 1994 et 1996. En 1996, il s’installe définitivement à Thiès où il ouvre une clinique et une autre à Touba en 1998. Responsable de l’Alliance pour la République (Apr) dans la commune de Thiès-Ouest, il soutient le président de la République au 2e tour de la Présidentielle de 2012 sur instruction de son frère Moustapha Ndiaye, notaire et ami du Président Sall. Dr Ndiaye avait conduit la liste majoritaire de la coalition Benno bokk yakaar (Bby) aux Locales de 2014 contre la coalition And défar Thiès d’Idrissa Seck. Il avait fait vaciller le fauteuil d’Idrissa Seck qui l’avait précédé de 800 voix. Malgré tout, son engagement politique n’a pas été récompensé à la hauteur de ses attentes. Celui qui avait voulu un portefeuille ministériel à l’époque sera juste nommé Président du conseil d’administration (Pca) des Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip). Frustré par les multiples coups bas qu’il a reçus de ses camarades de parti, il s’était résolu à privilégier les activités économiques au profit des femmes qu’il a organisées en Groupement d’intérêt économique (Gie). Il a réussi à mutualiser des milliers de femmes qu’il a formées dans la transformation des céréales.  Il a remercié le Président Sall qui a fait de l’Artisanat un ministère souverain pour booster le secteur de la transformation. Resté à l’écart de la sphère politique depuis les Locales de 2014, il s’est dit convaincu que le Président suit de très près ses activités. «J’ai accompagné les femmes sur fonds propres. Je crois qu’aujourd’hui, on pourra étendre notre expérience sur le territoire national avec les moyens de l’Etat», confie-t-il. Il croit savoir que ces initiatives doivent être élargies aux jeunes. Ce qui permettra d’avoir des revenus qui vont les fixer dans leurs terroirs, afin d’éviter l’émigration clandestine.


YANKHOBA DIATTARA, MINISTRE DE L’ECONOMIE NUMERIQUE : La fidélité à Idrissa Seck récompensée


Diplômé d’études approfondies en Droit privé général à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et d’un Mba pour cadres à l’Esg (Ecole des sciences de la gestion) de l’Uqam à Montréal/Canada, Yankhoba Diattara, nouveau ministre de l’Economie numérique et des télécommunications, est le plus loyal collaborateur de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Né le 4 novembre 1974 à Thiès, le 1er Vice-président du Conseil départemental de Thiès a fait ses études élémentaires et secondaires à Thiès où il a décroché le Baccalauréat en 1995 au lycée El Hadji Malick Sy. A l’école, il était toujours désigné à l’unanimité responsable de classe par ses camarades. Il s’active dans les foyers socio-éducatifs et les clubs et fait ses premières armes.  Il se bâtit très tôt une carapace de leader. A très bas âge, il prend goût au mouvement associatif et porte les doléances de ses semblables sur ses frêles épaules. D’une timidité légendaire, il faut trouver la réponse dans une enfance «volée» par un père rigoureux qui voulait donner une éducation exemplaire à ses enfants dans une société en perte de valeurs. Peut-être aussi un état d’esprit de compétitivité et de rigueur lié à une éducation très apaisée par une «mère poule» qui veillait sur son enfant. Après l’école coranique, c’était les champs jusqu’à l’âge de 23 ans. Après le Bac, il rejoint l’université de Dakar. Avec un groupe d’amis Thiessois, il crée la Coordination des étudiants Thiessois (Cet). Le groupe va à la rencontre des leaders Thiessois résidents à Dakar. La rencontre avec Idrissa Seck, ministre du Commerce en 1996, fut très concluante. Depuis cette date, il a gardé ses relations avec Idrissa Seck qui choisit de faire de lui son plus proche collaborateur politique. L’ancien maire de Thiès finance même ses études universitaires. Pour avoir été envoyé en prison par le régime de Me Abdoulaye Wade, il a toujours été au front pour défendre son mentor. «Je suis très content. Je rends grâce à Dieu. Je suis en réunion avec Idrissa Seck. Je vais rappeler plus tard», confie-t-il au téléphone. Aujourd’hui, Idrissa Seck a récompensé la loyauté de son plus fidèle compagnon, chargé de la vie politique du parti Rewmi. 


T. Marie Louise N. Cissé, Idrissa Sané, Abdou Mbodj et Ousseynou Masserigne Guèye

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Publié par

Namory BARRY

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