Nécrologie - Mamadou Niang, le dialogue rompu d’un Général émérite

mardi 29 décembre 2020 • 477 lectures • 1 commentaires

Politique 3 ans Taille

Nécrologie - Mamadou Niang, le dialogue rompu d’un Général émérite

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Président de la Commission cellulaire du dialogue politique, Général Mamadou Niang a terminé sa mission. L’ancien ministre de l’Intérieur du Sénégal, de 2000 à 2003, a rendu l’âme hier lundi 28 décembre 2020, à l’hôpital Principal de Dakar, à l’âge de 82 ans, des suites d’une maladie.

Il a vécu dans la rigueur militaire, il est parti dans la candeur d’un président de la commission cellulaire. Acteur principal du dialogue politique, le Général Mamadou Niang, choisi par le chef de l’Etat pour arbitrer les débats entre les représentants des différentes formations politiques, a su tenir en équilibre entre les pôles, les épaules larges pour soutenir tout le poids d’une commission à problèmes, la plus «compliquée» du Dialogue national. «C’est un homme qui a très vite compris, compte tenu de sa carrière, qu’il travaillait pour le devenir de ce pays. Il était avec des acteurs qui avaient des divergences profondes. Mais, il est parvenu par son tact et par son esprit d’ouverture à amener tout le monde à trouver des consensus forts pour la consolidation de la démocratie», a témoigné Déthié Faye, coordonnateur du pôle des non-alignés. «Sa mort est une perte immense pour le pays. Il a conduit le dialogue de bout en bout et même quand il a fallu reprendre le dialogue, c’est l’unique commission qui a eu à terminer ses travaux. Personne ne pouvait lui tracer la voie à suivre, il était totalement indépendant», a ajouté Makhtar Sourang, coordonnateur du Front national de résistance. 

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«Je lui ai envoyé un courrier ce matin (hier) pour lui annoncer la rencontre du comité de suivi»

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L’annonce de la mort surprise du Général Mamadou Niang, hier lundi 28 décembre 2020, bien avant 22 heures, a  résonné aux oreilles de tous. Le Président de la Commission cellulaire du dialogue politique est décédé à Dakar, à l’âge de 82 ans. Il ne va plus présider les rencontres de la commission politique qu’il a dirigée de main de maître pendant 15 mois, avec «ouverture d’esprit et respect». C’est au Burkina Faso que le Président Macky Sall qui assistait à l’investiture de son homologue Rock Marc Christian Kaboré, récemment réélu pour un deuxième mandat, a appris avec une très «grande peine», le décès de l’ancien ministre de l’Intérieur et Président de la commission cellulaire du dialogue politique. «Je salue avec respect la mémoire de ce brave soldat qui a servi l’Etat jusqu’au dernier souffle», a aussitôt tweeté le chef de l’État.


Le Général Mamadou Niang est titulaire de plusieurs décorations nationales et étrangères, pour avoir dirigé de 1988 à 1990, des opérations à l’État-major des armées. De 1991 à 1992, il est nommé par le président Abdou Diouf, président de la Commission nationale de gestion de la paix en Casamance. Nommé adjoint au sous-chef d’État-major général des armées, il a été de 1992 à 1993, Directeur de la documentation et de la sécurité extérieure (Sénégal).


Né en 1938 à Podor, Officier général sénégalais, Général Mamadou Niang a été instituteur à Gaol, de 1960 à 1962, avant d’être aide de camp du Chef d’état-major général des armées, Jean Alfred Diallo, entre 1963 et 1965. Il a par la suite, commandé de 1972 à 1974 le secteur du Balantacounda. Ancien Commandant du second contingent sénégalais au Liban de 1980 à 1982 et de la zone de défense n°2 en Gambie, sa disparition a surpris tout le monde. Au téléphone, Aliou Diallo, son collaborateur direct à la Commission cellulaire du dialogue politique a très mal. La nouvelle, telle une flèche en plein cœur, l’a anéanti. «Une nouvelle ne pouvait être aussi mauvaise, regrette Aliou Diallo. L’homme que je vois à la télévision est différent de celui que j’ai fréquenté pendant plusieurs mois. Durant 15 mois, on a travaillé ensemble. Il n’avait pas de sens interdit, c’est un homme courtois et très simple. Général Niang était très disponible.» Rapporteur principal de la Commission politique du dialogue national, M. Diallo ne va jamais recevoir un accusé de réception du courrier électronique qu’il avait envoyé hier lundi, dans la matinée, au Général Niang, pour lui annoncer la réunion du comité de suivi. «J’avais même convoqué une réunion pour demain (aujourd’hui mardi) du comité de suivi pour faire le suivi du processus d’évaluation et de l’audit du fichier, révèle-t-il. Il avait prévu une réunion au siège de la Cena pour enfin, lui rendre compte à la fin de cette rencontre. «Dès fois, il me convoquait même les samedis et dimanches chez lui. On discutait souvent au téléphone jusqu’à des heures tardives, pour vous dire combien, il était disponible et surtout c’était un travailleur.»


De son vivant, il a eu à occuper plusieurs postes de responsabilités. Outre le poste de ministre de l’Intérieur en 2000, Général Niang a été président de l’Observatoire national des élections (Onel, 1997-98), Ambassadeur auprès de la Guinée-Bissau (mai 1999-mars 2000). En septembre 2003, le Général de Division Mamadou Niang est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de son Excellence Monsieur Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République fédérale du Brésil. Mais il n’a pas occupé le poste au Brésil pour des raisons personnelles. En janvier 2004, le Général de division Mamadou Niang est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de sa Majesté Elisabeth II, reine du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.


JULES SOULEYMANE NDIAYE

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Publié par

Namory BARRY

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