Ousmane Sonko, Pastef : «Il ne faut pas donner à l’adversaire la possibilité de créer des dossiers dans le dossier… »

mercredi 3 mars 2021 • 368 lectures • 1 commentaires

Politique 3 ans Taille

Ousmane Sonko, Pastef : «Il ne faut pas donner à l’adversaire la possibilité de créer des dossiers dans le dossier… »

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Devant la presse hier mardi, Ousmane Sonko a tenu à livrer un avant-combat contre le régime de Macky Sall, avant de faire face aujourd’hui au juge d’instruction du 8e Cabinet, Mamadou Seck, pour son audience de première comparution dans l’affaire de viols et menaces de mort où il est accusé par la jeune masseuse Adji Sarr. Le leader de Pastef qui revient largement sur le «complot  politique ourdi» par le pouvoir en place pour l’éliminer politiquement, livre ses plans de «guerre» contre le «Macky». Extraits

Nous ne croyons pas à cette justice. «Je commencerai par rappeler les sages recommandations d’un ami que j’ai eu à recevoir ici chez moi. Il m’a donné deux recommandations. Il m’a dit : ‘’Dans les circonstances actuelles, tous ceux qui te diront de te taire et de ne pas parler, ne sont pas avec toi. Mais également tous ceux qui te recommanderont de faire confiance à la justice, ne sont pas avec toi.’’ Il a parfaitement raison. Il faut communiquer pour édifier l’opinion à chaque fois que cela est nécessaire. Il faut communiquer parce que ceux qui sont avec nous, ceux qui nous suivent et l’opinion ont besoin d’avoir des arguments. (…) Nous ne croyons pas à cette justice, mais nous croyons à certains magistrats. Il y a des magistrats sérieux, compétents qui font correctement leur travail. Mais il est évident que lorsque le tenant du pouvoir entreprend un complot de cette nature, il s’assure de placer sur toute la chaîne judiciaire des gens capables de lui faire le sale boulot, quelle que soit la qualité de votre dossier par ailleurs. Je voudrais dire à tous les Sénégalais, puisque cela transcende tous les militants de Pastef, parce que ceux qui se sont mobilisés ici (chez moi) le 8 février 2021 ne sont pas seulement les militants de Pastef. C’est le Sénégalais lambda. C’est le Sénégalais qui n’appartient à aucun parti politique. C’est le Sénégal de tel ou tel parti politique de l’opposition. C’est le Sénégalais de la société civile, des mouvements citoyens. C’est même le Sénégalais religieux. Tous ceux qui détestent et combattent l’injustice ont fait ce mouvement spontané pour venir dire non à cette injustice.» 

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OBJECTIF DE MACKY. «Pour définir cette attitude, il faut partir de l’analyse et de la définition de l’objectif recherché par notre adversaire qui, par endroits, se transforme en un ennemi. Quel est l’objectif de Macky Sall dans tout cela ? Macky Sall a un objectif principal : c’est de radier Ousmane Sonko des listes électorales, de l’empêcher à pouvoir se présenter à toute élection, particulièrement et singulièrement à l’élection Présidentielle de 2024. Il a des raisons de le faire puisqu’il a tous les sondages et tous les services de renseignements qui lui donnent tous les renseignements qu’il faut. Il sait pourquoi impérativement, il lui faut se débarrasser de cet adversaire politique (Ousmane Sonko). Et justement, la tournure qu’a prise cette affaire, la démonstration de force qui a été faite par les Sénégalais, le renforce dans sa crainte qu’il a en face de lui un adversaire qui, s’il se présente à l’élection présidentielle de 2024 ou dans les listes des prochaines élections locales et législatives, est un adversaire qui pourra forcément le battre. (…) Nous avons un dossier certes à 80 ou 90% politique, mais qui peut être à 20 ou 10% judiciaire. Et quand on parle d’un dossier judiciaire, on parle d’avocats qui sont des hommes de l’art, du métier. C’est pourquoi je me suis permis de m’entourer, avec le soutien de tous les Sénégalais, d’avocats rompus à la tâche. Et quand on prend des conseils, on les écoute.»

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CREER DES DOSSIERS DANS LE DOSSIER. «La position de mes avocats, c’est de dire un, nous avons un bon dossier de viol qui sera facilement démontable devant toute juridiction. Il y a eu beaucoup de tentatives de manipulations et de détournements. Quand on a un dossier bon, il ne faut pas donner à l’adversaire la possibilité de créer des dossiers dans le dossier. C’est cela qui est recherché.»


SI JE NE DEFERE PAS A LA CONVOCATION… «Si je ne défère pas à la convocation demain (aujourd’hui mercredi, Ndlr), la conséquence logique, c’est un mandat d’amener peut-être, mais l’Armée qui sera envoyée pour venir ici (me chercher, Ndlr) peut trouver une résistance, même si moi je ne résiste pas. Aujourd’hui, les Sénégalais se sont approprié cela. Je n’ai pas appelé le 8 février pour que les gens sortent (pour me soutenir). Ils sont sortis spontanément. Avec la moindre résistance ou même en l’absence de la résistance, ils (les tenants du pouvoir) vont la fomenter. Ils pourront sortir pour nous mettre sur le dos un autre délit, c’est-à-dire, la rébellion. Et ça, c’est un jugement direct en flagrant délit, une condamnation à 6 mois. Et le casier judiciaire est complètement sali. C’est ça l’objectif recherché. Dans notre stratégie, ça ne serait pas intelligent de leur offrir cette opportunité. Il nous faut être vigilants. Nous avons en face de nous une association de malfaiteurs qui, dans sa stratégie, développe plusieurs pièges en même temps. Cela, en se disant s’il échappe à ce piège, il tombera dans tel autre piège. A la suite des manifestations du 8 février dernier, il y a eu pas mal d’arrestations : 23 personnes à Dakar et 13 à Ziguinchor. Le motif qui leur est collé, c’est autre autres, à part association de malfaiteurs, participation à une manifestation non autorisée, ils leur ont mis : appel à l’insurrection. A Dakar, ils ont mis les 23 plus X et à Ziguinchor, les 13 plus X. Et depuis lors, nos avocats font le pied de grue pour que ces jeunes soient entendus, mais le juge d’instruction du premier cabinet, Samba Sall, refuse. Qu’est-ce qu’il attend ? Il attend que la procédure concernant Ousmane Sonko soit déclenchée pour qu’ensuite on dise que X, c’est Ousmane Sonko. Et à partir de ce moment, le dossier de viol qui est un dossier vide, sera remplacé par un dossier sur l’appel à l’insurrection. Il nous fait être prêts à faire face à ce nouveau forfait qui viserait à rattraper le coup.»


POURQUOI JE REPONDRAI AUJOURD’HUI  «Puisque y aller demain (aujourd’hui mercredi répondre au juge du 8 cabinet, Ndlr), et ne pas y aller, le résultat sera le même au finish. Nous pouvons résister éventuellement. Mais, nous ne pouvons pas résister ad vitam æternam à toute une gendarmerie, toute une police et toute une armée. En tout état de cause, la raison voudrait qu’on aille répondre demain (au juge). C’est la position des avocats. Demain, à l’heure contenue dans la convocation, nous irons répondre et écouter le juge. Mais cela ne veut absolument pas dire une abdication. J’appelle tout le monde à rester mobilisé parce que nous n’accepterons aucune injustice, aucune forfaiture par rapport à la gestion de ce dossier. Les Sénégalais n’ont qu’à poser une question très simple à Macky Sall. Est-ce qu’il connaît Adji Sarr ? Parce qu’avec ce qui ressort du live du journaliste Pape Alé Niang et le témoignage y contenu, les Sénégalais peuvent répondre eux-mêmes à cette question. C’est que Macky Sall aurait reçu Adji Sarr qui, dans sa bouche, l’a confirmé. Ça veut dire est-ce que les manipulateurs n’ont pas été manipulés par cette jeune fille. Macky Sall est le comploteur en chef et c’est lui qui tire les ficelles de bout en bout dans cette affaire. Dans ce combat, nous pouvons perdre des plumes, mais Macky peut perdre son pouvoir. Tout dépendra du peuple Sénégalais.»
Aïda Coumba Diop et Jules Souleymane Ndiaye

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Publié par

Namory BARRY

admin

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