Pour nourrir leurs chevaux, les deux amis volent des chargements de foin

Une insolite affaire de vol portant sur du foin défraie la chronique à Sagatta, dans le département de Kébémer. Au centre de ce dossier, sont installés deux inséparables amis, à savoir B.F et C.T. Ces charretiers de profession ont été d’ailleurs pris la main dans le sac par les éléments du poste de gendarmerie de la localité. D’après des sources de L’Observateur, les hommes en bleu, après avoir reçu, en l’espace d’une semaine, deux paysans victimes de vol de chargements de foin, ont décidé de tirer cette histoire au clair. Rompus à la tâche, les gendarmes-enquêteurs ont décidé, dans un premier temps, d’exploiter les images (montrant les traces de pneu) prises par les deux victimes. En marge de cet exercice périlleux, ils ont compris que c’est la même charrette qui a visité nuitamment les champs des deux paysans. Interrogée, l’une des victimes a déclaré qu’elle soupçonne le charretier B.F. Très précis, ce paysan a révélé que ce dernier n’a semé cette année aucune graine d’arachide et, curieusement, son enclos est rempli de foin.

Munis de ces renseignements de taille, les enquêteurs ont réussi à localiser le mis en cause. Invité à s’expliquer sur la provenance de la grande quantité de foin qu’il a emmagasinée dans un enclos, le père de famille a essayé de mener les pandores en bateau. «Je n’ai pas posé, cette année-ci, mes pieds au champ…», conteste-t-il. Seulement, les gendarmes ont finalement réussi à lui tirer les vers du nez. «Je reconnais les faits. C’est moi qui ai volé des chargements de foin dans les deux champs en question», a-t-il avoué. Les gendarmes qui ont compris qu’une personne ne pouvait à elle seule commettre un tel forfait, lui ont demandé le nom de son acolyte. Sans hésiter, il a désigné son ami intime C.T. Loquace comme un perroquet, il s’est attardé sur le mode opératoire qu’il déroulait pour visiter les champs de ses voisins : «Après avoir ciblé le matin un champ, j’attendais la tombée de la nuit pour passer à l’action. L’obscurité aidant, j’en profite pour charger ma charrette.  Après, je dépose le foin dans mon enclos. Pour le premier vol, j’avais agi seul, mais pour le deuxième, j’étais accompagné par mon ami C.T.» Ainsi, pour se tirer d’affaire, il a prétexté avoir commis ce vol dans le but de nourrir son cheval. Non convaincus, les gendarmes-enquêteurs ont procédé à leur arrestation. Après bouclage de l’enquête préliminaire, les deux mis en cause ont été déférés hier au parquet de Louga. Le préjudice est énorme, selon les victimes, car un chargement de foin est vendu à 35 000 FCfa.

 ABDOU MBODJ