Internet : Plus de 18 millions de connexions recensées au Sénégal

jeudi 26 novembre 2020 • 914 lectures • 1 commentaires

Société 3 ans Taille

Internet : Plus de 18 millions de connexions recensées au Sénégal

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Selon le Rapport trimestriel sur le marché des communications électroniques de l’Artp, le taux de pénétration d’internet est passé à 88%, en fin septembre. Une information que le président de l’Association des utilisateurs des TIC trouve peu utile pour les Sénégalais.

L’internet occupe aujourd’hui une place importante dans le quotidien des Sénégalais. En atteste le dernier rapport trimestriel de l’Artp (Agence de régulation des télécommunications et des postes) sur le marché des communications électroniques, qui informe que la pénétration d’internet au Sénégal a atteint 88% en fin septembre 2020, contre 81% au trimestre précédent et 67% au troisième trimestre 2019. Une augmentation significative due, entre autres, à l’adoption croissante des abonnements mobiles sur téléphones portables. Le rapport indique également que le parc de lignes Internet s’est établi à 14 323 558 lignes au cours de ce trimestre, soit une hausse de 8,99%. 18,6 millions de connexions mobiles ont été recensées à la fin du mois de septembre, soit une hausse de 7% sur un an. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile au Sénégal a également progressé à 115%. Mais selon le président de l’Association sénégalaise des utilisateurs des TIC (Asutic), ce rapport de l’Artp ne contient que des informations commerciales.

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«Des informations purement commerciales»

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«Le rapport ne donne pas d’informations utiles aux utilisateurs de l’internet et de la téléphonie mobile au Sénégal, indique Ndiaga Guèye. C’est une information purement commerciale qui n’est utile qu’aux opérateurs et qui leur permet de savoir le niveau de chiffre d’affaires qu’ils peuvent réaliser.» Pour M. Guèye, les données contenues dans le rapport ne permettent pas de connaître le nombre de Sénégalais ayant accès à la téléphonie fixe, ni le nombre de Sénégalais ayant accès à internet, ni la qualité de la connexion internet au Sénégal suivant les opérateurs, et il n’y a aucune cartographie des zones de couverture des opérateurs. «Il n’y a pas d’informations qui peuvent être utiles aux Sénégalais dans ce rapport. On nous parle d’un taux de pénétration d’internet de 88%, mais ce taux ne donne pas une information sur le nombre de Sénégalais utilisant internet. Ce taux c’est l’ensemble des terminaux des lignes qui se connectent à internet, donc si une personne dispose de deux téléphones avec quatre puces qui se connectent, c’est considéré comme quatre connexions, alors que c’est une seule personne. Rapporté à la population du Sénégal qui est de 16 millions d’habitants, ce taux de pénétration nous donne à peu près 14 millions d’utilisateurs d’internet, ce qui n’est pas la réalité», explique-t-il. Le président de l’Asutic estime que l’Artp aurait dû consolider ce chiffre, au lieu de le donner brut aux Sénégalais, afin que l’on puisse savoir véritablement le nombre de Sénégalais qui ont accès à internet dans le pays.


«Le pays se trouve confronté au double défi du coût et de la qualité de l’internet»


Maître de conférences titulaire et enseignant à la Faseg, Dr Thierno Thioune est d’avis que cette augmentation significative de l'adoption d'Internet témoigne du dynamisme du secteur. «Avec un taux de pénétration Internet de 88% à fin septembre 2020, le Sénégal s’engage résolument à aller en 2025 à l’accès universel, conformément à l’objectif fixé dans le programme «Smart Sénégal, Sénégal numérique 2025", mais également à respecter l’engagement de l’agenda 2063 du domaine prioritaire relatif au développement de l'infrastructure de la connectivité.» Pour l’économiste, le Sénégal s’active pour faire son entrée dans une révolution industrielle, pour un secteur des Télécommunications qui se veut être une véritable locomotive de l’économie numérique. Mais, selon Dr Thioune, le pays se trouve confronté au double défi du coût et de la qualité de l’internet pour ses populations. «Paradoxalement, avec un taux de pauvreté de plus de 50% de la population vivant avec moins de 1.90 $ (environ 1000 FCfa) par jour et par personne, l’accès à internet est le plus dispendieux sur le continent, explique-t-il. L’accès ouvert et abordable aux réseaux et services numériques et la confiance numérique pourront être boostés avec une revalorisation de l’investissement dans les réformes et les projets, qui pourrait être estimé à 1 361 milliards de F CFA d’ici à 2025.» L’économiste souligne en outre que le contexte du COVID-19 a démontré à suffisance de l’importance du trafic des données en période de crise, en ce sens que l’utilisation des services internet a été une des soupapes sur lesquelles l’économie confinée a reposé. Il ajoute que l’ambition du Sénégal de bâtir un modèle d’une société́ solidaire dans un Etat de droit est à notre portée, mais elle ne se fera pas sans une contribution du numérique au PIB plus importante pour des taux à dépasser de 10% à l’horizon 2025. D’après Dr Thioune, le numérique représente une réelle opportunité pour le développement du pays, et l’espoir est permis avec le projet gouvernemental de dématérialisation de l’ensemble des processus de l’administration. «Seulement, des efforts importants sont attendus dans les infrastructures, l’énergie et le financement à l’épreuve de la fracture digitale, du coût d’accès et de la performance des réseaux du pays.»


ADAMA DIENG

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Publié par

Namory BARRY

admin

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