Jean Meissa Diop, une vie dédiée au journalisme

lundi 25 janvier 2021 • 1285 lectures • 1 commentaires

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Jean Meissa Diop, une vie dédiée au journalisme

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La presse sénégalaise est encore en deuil. Ancien Directeur de publication du quotidien «Walf Gran’Place», Jean Meïssa Diop est décédé hier dimanche, à l’âge de 59 ans, des suites d’une longue maladie. Enseignant au Cesti et dans plusieurs écoles de journalisme de Dakar, ce grand professionnel a dédié toute sa vie au journalisme.

Journaliste «passionné», formateur émérite, homme «chaleureux», Jean Meissa Diop laisse derrière lui une vie bien remplie. Décédé hier dimanche, des suites d’une longue maladie, l’ancien meilleur élève des lycées du Sénégal et ex-directeur de publication du quotidien Walf Gran’Place, version people de «Walfadjri Quotidien», a dédié toute sa vie au journalisme. Il était notamment connu pour ses chroniques paraissant d’abord dans Walf Gran’Place, dont il était directeur de publication, ensuite dans le journal «EnQuête» et enfin dans «Walf Quotidien», sous le titre «Avis d’inexpert». Les journalistes qui ont côtoyé Jean, lui reconnaissent une qualité d’expert. «Jean était quelqu’un de foncièrement humain. Mon premier jour à Walf, un 22 juillet 1993, j’ai rencontré Tidiane Kassé, à l’époque, le Rédacteur en chef, qui m’a demandé ce que je veux faire ? Je lui ai dit culture. Il m’a répondu que ça tombait bien, parce que Jean avait besoin de main. Quand Jean est venu, il m’a appelé et on a discuté. Deux ans, trois ans, j’ai compris que c’était sa manière de jauger mon niveau de culture générale. C’est lui qui m’a appris à me démarquer de certains sujets, même si je traite des sujets d’actualités», se souvient Mamadou Biaye, ancien Directeur de Publication du journal «Le Quotidien».
Un des grands compagnons de feu Sidy Lamine Niass, fondateur du Groupe Walf qu'il avait rejoint en 1987, alors qu’il venait de quitter l’hebdomadaire «Nouvelle Afrique», Jean Meissa Diop a toujours fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une autorité journalistique appréciée. «Je retiens son attachement viscéral à l’éthique et à la déontologie, témoigne Diatou Cissé, camarade promotionnaire du défunt (13e promotion (1985). Jean était d’une grande perspicacité, un homme entier, honnête et absolument intègre. Au plan purement humain, je peux dire, Ndeye Rokhaya M’Bodji et moi, que Jean Meissa Diop était un frère pour nous, un frère de cœur et un frère d’adoption. Il avait l’habitude de dire qu’il est un homme à femmes. Il a la chance d’être choyé par Diariétou, son épouse, il a ses deux filles, sa mère, Ndeye Rokhaya et moi Diatou. Et lui, il est heureux de s’entourer de femmes. C’est une grosse perte pour toute la promotion.»
Né le 4 octobre 1962, à Ndiaganiao, l’ancien meilleur élèves des lycées du Sénégal, diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), a enseigné dans cet institut de formation de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, à l’École supérieure de journalisme, des métiers de l’internet et de la communication (Ejicom) et d’autres écoles de formation en journalisme de la capitale. Ses étudiants gardent de lui des souvenirs mémorables. Rougui Badji, journaliste sénégalaise établie au Canada, pleure son maître : «C’est avec lui et sous son contrôle que j’ai fait mes premiers pas dans ce milieu du journalisme. Il m’avait prise sous son aile avec mon premier stage à «Walf Grand’Place», alors que je n’avais même pas encore fini ma formation. Toujours à l’écoute, une personne de principes et de valeurs, une personne exceptionnelle, une référence. Un baobab s’en est allé aujourd’hui, une bibliothèque a encore brûlé». Journaliste de profession, il a aussi été, depuis le 5 novembre 2012, membre du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) sous la présidence de Babacar Touré décédé l'année dernière. Souffrant depuis près d’une dizaine d’années, Jean, comme l’appellent les intimes, a quitté ce bas monde, laissant à la postérité un livre : «Le Cyberdivan des épouses qui ont mal au lit», ouvrage publié dans les «Éditions Maguilen». Un pur délice. 

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TIDIANE KASSÉ, ANCIEN COLLÈGUE À WALFADJIRI : «Quand la famille de Lat Dior était venu à Walf pour s’attaquer à Jean Meissa»

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«On a fait une trentaine d’années ensemble à Walf depuis 1987. Avant de rejoindre Walf, il était à «Afrique Nouvelle», un ancien hebdomadaire à Dakar. Malheureusement, «Afrique Nouvelle» a fermé la porte et il a ensuite rejoint Walfadjiri. Le jour où il était venu à Walf, il était passé pour voir d’anciens camarades de promotion du Cesti comme Ousseynou Guèye, Mamadou Ndiaye, pour leur dire bonjour. Quand il est venu, je savais que «Afrique Nouvelle» allait fermer et on lui a proposé de rejoindre Walfadjiri. Il était enchanté. Quand il est venu, on l’a mis au Desk culture. Et lorsqu’il a pris le Desk culture, il l’a rajeuni. Walfadjiri est un lieu d’espace où la plupart des anciens de la culture, de la peinture, des arts étaient familiers à Walf. Parce que Jean faisait de très bons papiers et les gens adoraient venir à Walf. Jean travaillait aussi dans le Desk Société. Je me rappelle le papier qu’il avait fait et qui parlait un peu des fils de rois comme Alboury Ndiaye, Lat Dior. C’est-à-dire qu’est-ce qu’ils sont devenus ? Jean avait fait un dossier qui avait vraiment fait un peu de bruit. Dans la famille de Lat Dior même, ils n’étaient pas très contents du traitement que Jean avait fait sur eux. Ils étaient venus à la Rédaction pour s’attaquer à Jean Meissa. D’une manière très conviviale, ils étaient repartis en de bons termes.» 


MAMADOU NDIAYE, DIRECTEUR EMEDIA ET ANCIEN CAMARADE DE PROMO : «Nous l’appelions Mgr Marcel Lefèbvre…»


«Jean, c’est un esprit très curieux qui a l’amour des lettres. Et c’est pour cette raison qu’à l’issue du concours général, il était sacré meilleur élève du Sénégal. Quand nous nous sommes retrouvés au Cesti pour former la 13e promotion, il travaillait d’arrache-pied. Nous avions ensemble formé une bande joyeuse avec l’excellente Ndèye Rokhaya MBodj, la remarquable Diatou Cissé Badiane, le teigneux Mamadou Lo Ndièguène, Ousseynou Guèye et moi-même, entre autres, Crépin NGangha, Bachir Diop, Lucien Poumbou ou Marie Constance Egbon Glélé. Aux yeux de tous, Jean apparaissait comme le «gardien du temple» et s’évertuait en toutes circonstances à s’assurer que nos papiers étaient équilibrés. Nous l’appelions d’ailleurs Monseigneur Marcel Lefèbvre en raison justement de son attachement viscéral à l’orthodoxie professionnelle. Il ne s’en formalisait guère, soulignant même sa proximité avec l’Archevêque rebelle de Dakar d’alors, qui provoqua le schisme avec le Vatican en osant consacrer des évêques contre la volonté du Pape. Jean était admiratif du courage de cet homme d’Église français sans pour autant épouser sa cause, bien évidemment.»
JULES SOULEYMANE NDIAYE

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Publié par

Namory BARRY

admin

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