«La prise en charge à domicile est une stratégie majeure dans le cadre de la riposte»

samedi 16 janvier 2021 • 152 lectures • 1 commentaires

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«La prise en charge à domicile est une stratégie majeure dans le cadre de la riposte»

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Le ministère de la Santé et de l’action sociale ne compte pas laisser sa stratégie de prise en charge à domicile de malades du Covid-19. Alors que le gouverneur de Kaolack fait état de patients internés chez eux qui ont disparu, le directeur de la Lutte contre la maladie au niveau du ministère de la Santé et l’action sociale, Dr Babacar Guèye, loue l’importance de cette stratégie qu’il faut renforcer.

Le gouverneur de Kaolack a fait une sortie révélant la fuite de malades du Covid-19 pris en charge à domicile. Y a-t-il péril en la demeure ? 
S’il y a quelques personnes qui ont disparu dans le cadre de la prise en charge à domicile, il n’y a pas du tout péril en la demeure. Peut-être améliorer la sensibilisation pour inciter les patients à respecter les procédures de prise en charge à domicile qui est aujourd’hui une stratégie privilégiée dans le cadre de cette riposte. Il faudrait qu’à tous les niveaux, notamment au niveau des communautés, qu’on puisse rassurer les patients et leur indiquer que par rapport à la prise en charge à domicile, ils doivent suivre les directives qui leur sont données par les professionnels de santé afin de se préserver et de préserver leur entourage. 

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Est-ce que cette situation de malades en fuite a été constatée dans d’autres régions du pays ?
C’est vous-mêmes qui me donnez cette information. En tout cas, nous, dans le cadre du Comité national de gestion des épidémies (Cnge) et dans le cadre aussi du groupe de prise en charge au niveau du Comité interne de suivi (Cis), il ne nous a pas encore été fait cas de patients qui ont disparus dans le cadre de la prise en charge à domicile. 

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Cette prise en charge à domicile n’est-elle pas le point faible de la lutte contre le virus ?
C’est tout à fait le contraire. Si vous vous souvenez, au début de l’épidémie, vous-mêmes vous avez pu constater qu’il y a des patients qui étaient hospitalisés au niveau des Centres de traitement des épidémies. Et ces patients-là disaient que c’était bizarre qu’ils soient hospitalisés au niveau de ces centres, parce qu’effectivement, ils étaient testés positifs, mais ne présentaient aucun signe. C’est ce qu’on appelle les patients asymptomatiques. Donc, c’est bizarre qu’un patient asymptomatique qui est testé positif, du moment où tous les contacts ont été testés, qu’on l’amène dans les Cte, il y siège une semaine ou dix jours, alors qu’il ne présentait aucun symptôme. Ce qui était compliqué à faire passer. L’autre élément qui est le plus important, c’est qu’avec l’admission de ces malades asymptomatiques au niveau des Cte, on pouvait avoir des contraintes par rapport à la disponibilité des capacités litières. C’est pour cette raison que nous avons décidé, dans le cadre de la riposte, de débuter la prise en charge à domicile. Je rappelle que la prise en charge à domicile est une stratégie très importante qui est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et qui se fait dans plusieurs pays au niveau mondial. Maintenant, le défi dans le cadre de cette prise en charge à domicile, c’est qu’il y a un certain nombre de procédures à respecter. Si ces procédures sont respectées, on pourrait de façon valable effectuer cette prise en charge à domicile. Ce n’est pas un point faible, au contraire c’est un défi qui devrait nous permettre d’arriver à combattre efficacement cette pandémie. 


Que révèlent les chiffres de la contamination par rapport aux cas contacts de ces malades pris à domicile ?
Par rapport à la prise en charge à domicile, il y a des procédures à respecter. Aujourd’hui, si on prend un malade testé positif, il y a ce qu’on appelle l’évaluation initiale qui est faite. On voit au niveau du patient est-ce qu’il présente des facteurs de vulnérabilité, c’est-à-dire de voir si l’âge est avancé, est-ce que l’âge est supérieur à son temps, c’est de voir aussi si le patient présente des comorbidités (diabète, hypertension artérielle, cancer etc.). Maintenant, si l’âge est inférieur à son temps, s’il ne présente pas des facteurs de comorbidités, on passe à la deuxième étape qui est de procéder à l’évaluation de l’environnement du patient, c’est-à-dire l’environnement physique, son domicile et tout pourrait permettre d’assurer une prise en charge à domicile qui éviterait la contamination dans son entourage. Ce sont deux éléments de l’évaluation initiale qui sont importants. Ensuite, il y a un suivi qui est fait auprès du patient. Maintenant, par rapport à la contamination, il y a un aspect important qu’il faudrait relever et ne pas directement dire que la contamination est due à la prise en charge à domicile. Parce qu’il y a l’aspect imputabilité. Donc, vous conviendrez avec moi que, dès qu’un patient est positif, la première chose qui est faite autour de lui, c’est le suivi des cas contacts. Parmi ces cas contacts-là, il y a peut-être des personnes qui ont été infectées bien avant qu’on fasse le diagnostic du patient en question. Si ces patients sont diagnostiqués, cela ne veut pas dire que c’est du fait de la prise en charge à domicile. Effectivement, si la prise en charge à domicile est faite de façon convenable, il n’y aura pas de soucis par rapport à la contamination. L’exemple que je peux vous donner, c’est celui du premier cas détecté au Sénégal. Avant que la confirmation ne soit faite, le patient était à domicile. Et quand le prélèvement a été fait, on lui a demandé de rester confiner chez lui, de porter son masque et de respecter la distanciation. Et jusqu’au moment où il sera admis au niveau du centre de traitement de Fann, ce patient n’a contaminé aucun membre de sa famille. Cela veut dire qu’aujourd’hui, on peut bien faire la prise en charge à domicile, mais il faut respecter les procédures. 


Le ministère est-il en train de réfléchir à une autre stratégie pour pallier à ce problème des prises en charge à domicile, surtout qu’on parle de malades qui disparaissent ?
Au contraire, au lieu de pallier à la prise en charge à domicile, il faut la renforcer. Aujourd’hui, la prise en charge à domicile est une stratégie majeure qui devait nous permettre de combattre cette pandémie. Il faudra la renforcer, il faudra l’évaluer et surtout rassurer les populations en leur demandant de respecter les procédures de façon rigoureuse. Aujourd’hui, on est à un peu plus de dix mois de riposte. Le défi, c’est la prise en charge. Donc, si aujourd’hui, on se permet de mettre les cas asymptomatiques au niveau des Centres de traitement des épidémies, ça pose problème. Aujourd’hui, la perspective sur laquelle nous travaillons, c’est d’avoir, au niveau de tous les Cte, des lits avec oxygène et des lits de réanimation pour pouvoir permettre aux cas graves et aux cas sévères d’être correctement pris en charge. Après, les cas asymptomatiques peuvent rester chez eux. Maintenant, si on se permet de ne plus faire la prise en charge à domicile et de mettre tous les patients au niveau des structures hospitalières, ça pose un problème. Le défi, c’est de sensibiliser davantage les populations pour les inciter à la détection précoce, pour les inciter aux respects des mesures dans le cadre de la prise en charge à domicile. C’est une stratégie que nous allons maintenir et que nous allons renforcer. 


Vu la situation de la pandémie et le nombre de contaminations, certains parlent même de présence de clusters. En avez-vous détecté ? 
Présence ou absence de clusters, je pense que ce qui est important de relever, c’est que depuis plus de dix mois, l’épidémie est là. Maintenant, on est dans une phase de transmission communautaire. Ce qu’il faut noter, c’est vraiment une transmission communautaire qui est là. Chaque jour, quand Dr Ndiaye (El Hadji Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention) fait le point, il y a des dizaines, pour ne pas dire plusieurs centaines de cas communautaires. Cela veut dire que la transmission communautaire est là, donc il faudrait davantage respecter les mesures barrières ainsi que les mesures prises par les autorités pour diminuer les rassemblements, réduire les mouvements, les va-et-vient des personnes parce que là, on est en pleine phase de transmission communautaire. 
SOPHIE BARRO 

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Publié par

Namory BARRY

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