Les détails de l'audition de la patronne du salon de massage "Sweet Beauté"

La forte tension qui a sévi à Dakar hier mercredi autour de Ousmane Sonko n’a pas empêché le juge d’instruction du 8e Cabinet, Mamadou Seck, de faire son travail, d’entendre Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon de massage «Sweet Beauté». Même si son autre hôte, le leader de Pastef-Les Patriotes, n’a pu déférer à son invitation (voir par ailleurs). La dame a été entendue pour l’audience de première comparution en présence de ses avocats. Au cours de cette audience, le magistrat instructeur n’a pas pris beaucoup de temps pour inculper la propriétaire du salon de massage «Sweet Beauté» des infractions d’incitation à la débauche, de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et de complicité de viol. Cependant, le juge d’instruction n’a pas jugé nécessaire de la placer en détention provisoire. Ndèye Khady Ndiaye n’a pas été placée sous mandat de dépôt. Le magistrat-enquêteur a décidé de la placer sous contrôle judiciaire, assorti d’une mise en liberté provisoire. Le juge Mamadou Seck a listé un chapelet d’interdictions contre Ndèye Khady Ndiaye. D’abord, le juge d’instruction a interdit à la propriétaire de «Sweet Beauté» d’entrer en contact avec le leader de Pastef-Les Patriotes. Ainsi, elle ne peut en aucun cas parler à Ousmane et sous aucun prétexte. La même interdiction lui a été faite concernant la masseuse Adji Sarr, âgée de 21 ans, depuis hier mercredi. Ndèye Khady Ndiaye ne peut plus parler à Adji Sarr, du moins jusqu’à la fin de cette instruction. Enfin, le magistrat instructeur interdit également à Ndèye Khady Ndiaye de parler publiquement de cette affaire dite «Sweet Beauté». Elle n’a plus le droit de faire des entretiens publics concernant cette affaire de viols répétés reprochés au leader politique Ousmane Sonko. Pour finir, Ndèye Khady Ndiaye a l’obligation de venir signer au registre du juge d’instruction les premiers vendredis de chaque mois.
Devant les enquêteurs de la Section de recherches de Colobane, Ndèye Khady Ndiaye avait déclaré que Ousmane Sonko fréquentait son salon de massage «Sweet Beauté» depuis plus d'un an. Il y venait pour un massage tonifiant au prix de 20 000 FCfa à chaque fois. Elle a expliqué aux enquêteurs que c’est elle qui avait choisi Adji Sarr pour masser le leader de Pastef. Sur les faits de viols, elle a soutenu que, le 2 février vers 22 heures, Adji l'a appelée au téléphone pour lui dire qu'elle sortait de la maison parce qu'elle était enceinte. Quand elle lui a demandé l’auteur de la grossesse, elle a répondu que c'était une autorité et qu'elle ne pouvait pas en parler. «Quand j'ai insisté, elle m'a dit que c'est assez grave et qu'elle m'expliquerait ultérieurement. C'est aujourd'hui (le 3 février) que j'ai compris de quoi il s'agit. Elle m'a appelée vers 18 heures ce mercredi 03 février 2021 pour me dire que son père a porté plainte contre Ousmane Sonko qui est l'auteur de sa grossesse», explique la patronne de Adji Sarr qui est d’avis que la masseuse accuse Ousmane Sonko à tort et qu’elle est juste une pièce du complot ourdit contre le leader politique.
Makhaly Ndiack Ndoye