Pr Youssou Ndao, Enseignant-Chercheur : «L’Etat ne doit pas être frileux» 

vendredi 15 janvier 2021 • 584 lectures • 1 commentaires

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Pr Youssou Ndao, Enseignant-Chercheur : «L’Etat ne doit pas être frileux» 

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Enseignant-chercheur en Droit et Déontologie pharmaceutique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Youssou Ndao planche sur la stratégie vaccinale développée par l’Etat du Sénégal. Pour cet ancien agent de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), l’Etat ne doit pas être frileux face aux adeptes de la théorie du complot. 

La stratégie de vaccination. «Avant d’élaborer une stratégie de vaccination, il y a d’abord des préalables à faire et à déterminer. Il s’agit d’identifier la cible à vacciner. Une fois cela est fait, on détermine les besoins en logistique (nombre de vaccins, le matériel et les produits nécessaires) et en ressources humaines (nombre d’équipes de vaccination). Le plan de surveillance des effets indésirables doit être également élaboré, de même que la gestion des déchets. Mais, le Sénégal a une grande expérience dans la vaccination de masse avec le Programme élargi de vaccination (Pev). Et aujourd’hui, même si le Covid-19 est une situation particulière, vu l’urgence de trouver un vaccin, le Sénégal doit pouvoir s’adapter et réussir sa campagne de vaccination. Cependant, d’après ce qu’explique la note du ministère de la Santé et de l’action sociale, c’est une stratégie très sage, qui cadre avec ce qui se fait ici et ailleurs. C’est une stratégie qui est en phase avec le plan standard des campagnes de vaccination. La manière dont la stratégie est séquencée par rapport aux cibles est correcte. Sur le plan des vaccinations de masse, le Sénégal a l’expérience et les ressources humaines pour réussir toute sorte de campagne. C’est donc une bonne chose de séquencée la stratégie et de démarrer par les cibles prioritaires (le personnel de santé, les personnes âgées, les personnes les plus fragiles).»

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La théorie du complot. «Par contre, dans une campagne de vaccination, il y a toujours des frondeurs. Des études sociologiques ont montré qu’il y aura toujours des adeptes de la théorie du complot, des obscurantistes, des anti-vaccins. Ce n’est pas nouveau dans une campagne de vaccination. Mais il appartiendra à l’Etat et aux autorités en charge de la lutte de développer une stratégie de communication adaptée pour montrer son importance. Les autorités doivent être rationnelles en tenant un langage correct avec des arguments solides pour montrer l’inconvénient de ne pas se faire vacciner. Par ailleurs, l’objectif des autorités d’atteindre 90% des cibles leur permettra d’avoir l’immunité de groupe pour rompre la chaîne de transmission. Maintenant, le grand combat sera d’atteindre cet objectif.» 

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La communication. «Le ministère en charge de la Santé doit développer une stratégie de communication à l’endroit de la population pour la faire comprendre l’importance de la vaccination et les risques de ne pas se faire vacciner. Parce que quel que soit la stratégie adoptée, si la cible n’adhère pas, la campagne sera un échec. L’Etat ne doit pas être frileux et il doit donc mettre le paquet dans le plan de communication parce que c’est un problème de santé publique. Il faut travailler pour une adhésion communautaire et une appropriation de la campagne de vaccination. Mais le schéma répond aux normes d’un plan d’une stratégie de vaccination. Ils ont des cibles bien définies, il reste le choix du vaccin. Après, ils doivent s’assurer que le passage du plan stratégique au plan opérationnel soit bien réussi. Toutefois, si on s’appuie sur le Programme élargi de vaccination (Pev), cette campagne peut être une bonne réussite, malgré les adeptes du négationnisme. Le Sénégal est très expérimenté dans les campagnes de vaccination. Du début à la fin, le Sénégal a toujours réussi ses campagnes de vaccination. Mais, ce qui va faire la différence, c’est la stratégie de communication parce que certaines personnes ont déjà une mauvaise perception sur les différents vaccins.»


La stratégie en question
Le ministre de la Santé et l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a présenté, mercredi dernier, lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au chef de l’Etat, la stratégie de vaccination anti Covid-19. Dans une note envoyée à la presse, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr renseigne que le plan se déroulera en deux phases et vise, dans une première étape, à assurer la vaccination d’au moins 90% des cibles prioritaires (personnel de santé, sujets âgés d’au moins 60 ans, sujets présentant des comorbidités et les personnes qui, de par leur fonction ou mode de vie, sont plus exposées). Cette première étape va démarrer avant fin mars et doit atteindre la totalité de la cible visée dans une période de deux mois. La deuxième phase s’inscrit dans le même objectif et vise 90% de la population globale dans un délai qui ne doit pas dépasser le premier trimestre de 2022. 


FALLOU FAYE

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Publié par

Namory BARRY

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