"Mon histoire avec la chanson Seven Seconds de Youssou Ndour"

Un grain de voix qui fait frémir, un style pétillant, son sujet de prédilection, les «covers» (reprises). Après un premier succès avec son single, une reprise de la célèbre chanson Chéri coco, œuvre d’un des plus grands musiciens sénégalais, Pape Djiby Ba, sorti en avril dernier, elle s’était lancée dans le bain de la musique. Une fois de plus, Amira Abed fait parler d’elle. Du moins, se fait écouter. Avec un timbre vocal unique, monocorde, la jeune liane d’origine libano-mauritanienne fait actuellement fureur sur les réseaux sociaux. En collaboration avec une autre star montante de la musique, Jahman du groupe Express, les deux artistes ont repris le titre «Seven Seconds» de la Star planétaire Youssou Ndour. Un duo avec la sublime chanteuse suédoise Néné Cherry, qui leur avait valu d’ailleurs un disque d’or en 1994. En seulement deux jours, la version revisitée de reprise du tube international, est en train de caracoler les hits du moment. Sur Youtube, le clip a enregistré des milliers de vues.

Pétillante !

A travers une vidéo de 3 minutes 18 secondes, le visage poupin d’Amira et son allure ébouriffante capturent l’esprit. Agée de 20 berges, sa fraîcheur est presque contagieuse. La jeune étudiante en anglais à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar y apparaît décontractée. Tantôt engoncée dans une robe blanche, tantôt dans une autre noire, ses cheveux tressés retombent délicatement sur ses fines épaules. Amira se dévoile sous un autre jour, éclatante. Large banane sur les lèvres, elle laisse entrevoir une superbe dentition qui témoigne de sa joie de vivre. La jeune chanteuse vous invite avec une mélodie qui vous garantit des frissons et vous transporte dans un univers enchanteur. Même les couplets et refrains en anglais traduits dans une douce symphonie, ont eu le don de toucher les âmes. Les mélomanes et adeptes de bonnes vibes, s’en donnent à cœur-joie. Avec cette reprise plutôt réussie, Amira et Jahman, les stars en herbe ont à coup sûr marqué leurs empreintes dans la musique sénégalaise.

Entre Amira et la musique, c’est une longue histoire d’amour qui a pris racine à l’aube de ses 15 ans. «Je chante depuis toujours, mais c’est quand j’ai eu 15 ans que j’ai commencé à me dire que je chantais bien, mes amies me disaient que j’avais une belle voix, je faisais aussi partie de la chorale de l’école...», nous confiait-elle après la sortie de son premier single. Ayant grandi sous l’aile protectrice de parents mélomanes, la nouvelle pépite du show-biz a naturellement développé un intérêt pour le chant. Avec ses deux singles et d’autres projets en gestation, l’étudiante marche incontestablement sur la voie du succès… 

LA CHANTEUSE DECORTIQUE SON SUCCES : «J’ai réconcilié l’ancienne et la nouvelle génération»

Pas à pas, Amira Abed avance sur les marches du succès. Très à l’aise dans le registre des reprises, l’artiste donne ici les raisons qui la poussent à revisiter les chansons d’une autre époque…

Vous venez de mettre dans les bacs, un nouveau single, cover de la chanson «Seven Seconds», en featuring avec Jahman. Comment est née votre collaboration ?

Jahman et moi appartenons au même Label «HOSIDE STUDIOS». Etant donné que nous nous côtoyons, nous avons vu que nous avions les mêmes goûts musicaux et points de vue. Je le considère comme mon grand frère et lui comme sa petite sœur. On s’entend bien. Du coup, ce duo s’est imposé à nous de la façon la plus naturelle. On s’est rendu compte qu’on avait le même style musical. Entre la décision et la matérialisation du projet, il s’est écoulé quelques mois. Au studio, cela a été comme une évidence.

Pourquoi avoir choisi de reprendre des artistes de l’envergure de Youssou Ndour et Néné Cherry ?

Lorsque j’ai repris «Chéri Coco» de Pape Djiby Ba, même si j’ai d’autres projets en gestation, j’ai eu des retours positifs. Beaucoup ont apprécié. Cela m’a encore plus motivée. Il faut dire que je suis à l’aise dans ce registre. Le fait de reprendre des tubes me va bien. La musique ancienne me séduit énormément. Vu qu’avec «Chéri Coco», j’ai eu la confirmation que c’était une belle chose, cela m’a donné envie de poursuivre sur cette voie. Et c’est comme ça qu’est né le projet «Seven Seconds», d’autant plus que c’est un morceau très apprécié à travers le monde et son auteur est un monstre sacré de la musique. C’était tout autant un défi, car c’est une chanson très technique et ce n’est pas n’importe qui qui oserait s’attaquer à ce chef-d’œuvre. D’une manière ou d’une autre, j’avais réussi à rendre hommage au monument Pape Djiby Ba, de qui la nouvelle génération était nostalgique. Je peux dire que j’ai réconcilié l’ancienne et la jeune génération.

Quelle a été la réaction du roi du Mbalakh lorsqu’il a écouté votre reprise ?

Nous avons eu l’opportunité de le rencontrer. Nous lui avons fait écouter le produit final et il a été séduit. Il a trouvé que c’était bien fait. Par la suite, nous avons échangé et il nous a beaucoup encouragés. Il a été très réceptif, gentil et s’est montré fier de ce que nous avons accompli. Il l’était davantage car, l’initiative est venue de nous. Je viens juste de débuter ma carrière musicale et c’est carrément un honneur de recevoir des compliments et encouragements de la part d’une légende de la trempe de Youssou Ndour. C’est largement satisfaisant et motivant pour moi.

Jusque-là, vous ne faites que des reprises, quand les mélomanes pourront-ils découvrir l’univers musical d’Amira Abed ?

Il y a des choses qui sont en route, c’est tout ce que je peux vous dire pour le moment…

AICHA GOUDIABY