Interview : Macky Sall, la relance économique, le terrorisme, les vaccins et l'affaire Sonko-Adji Sarr

mercredi 24 février 2021 • 545 lectures • 1 commentaires

Politique 3 ans Taille

Interview : Macky Sall, la relance économique, le terrorisme, les vaccins et l\'affaire Sonko-Adji Sarr

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Invité de France 24 et de Rfi hier mardi, le Président Macky Sall a fait un round-up de l’actualité sénégalaise marquée par le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Le chef de l’Etat a aussi abordé la situation dans la sous-région africaine, plaidant du coup pour un renforcement des moyens des Armées africaines pour faire face aux menaces terroristes. Le Président Sall a également donné son avis personnel sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr qui défraie présentement la chronique.

DOUTE SUR LE VACCIN CHINOIS. «Le vaccin chinois ne sème pas le doute au Sénégal. Il est le premier vaccin disponible que nous avons eu tout simplement. Depuis la découverte des vaccins, nous nous sommes évertués, dans le concert des Nations, à travailler avec l’initiative Covax. Mais nous avons constaté, au moment où les pays développés ont commencé la vaccination, que l’initiative n’avait pas encore pu mobiliser les vaccins, encore que d’ici le mois de mars, on pense que les premières doses Covax pourront atterrir dans notre pays. Évidemment, en tant que président de la République, je ne peux pas attendre simplement que ces premiers vaccins Covax nous parviennent. J’ai en même temps développé des initiatives au plan bilatéral avec tous les pays producteurs de vaccins ou avec les groupes pharmaceutiques. C’est ainsi que je me suis adressé à la Chine. Et finalement, nous avons pu acquérir ces doses avec Sinopharm, grâce aussi au soutien du Président Xi Jin Ping. Je me suis adressé à la Russie, au Président (Vladimir) Poutine également. Nous sommes en discussion pour pouvoir obtenir également des Spoutnik V. Tout comme nous avons déjà lancé des initiatives vers Johnson & Johnson, même Pfizer. Nous essayons d’avoir des vaccins tous azimuts, ce n’est pas une question idéologique.»

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DISCUSSION AVEC MACRON. «Nous avons eu récemment des discussions avec le Président français Emmanuel Macron, en prévision du G7, pour dire que l’Afrique attend de ses partenaires traditionnels, en particulier des pays du G7, que les vaccins soient partagés. La proposition de 13 millions de doses du Président Macron est donc une réponse à cela. C’est effectivement une réponse pertinente d’ailleurs. Et je pense qu’il a bien pesé le problème. (…) Il faut vraiment que l’on rende justice à l’Afrique. Il faut qu’on arrête de nous flageller éternellement. L’Afrique a des chercheurs. L’Afrique travaille, mais savez-vous le nombre de milliards de Dollars qu’il a fallu pour sortir un vaccin ? Est-ce que c’est à notre disposition ? Le problème, ce n’est pas dans les capacités intellectuelles ou dans la valeur de nos chercheurs. Tous ces laboratoires utilisent d’ailleurs des chercheurs africains, mais c’est une question de moyens. Nous sommes en train de voir ce que nous pouvons faire au niveau africain pour mutualiser nos forces. Il y a des pays qui ont des expériences intéressantes et le Sénégal en fait partie grâce à l’Institut Pasteur de Dakar qui produit déjà le vaccin contre la fièvre jaune.» 

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FANTASMES AUTOUR DU VACCIN ? «Malheureusement, ces rumeurs ont créé une psychose et pas seulement en Afrique. C’est dans le monde entier. Mais mieux vaut se vacciner que ne pas le faire. Les pays qui ont fait les plus grands bonds, comme Israël, ont montré qu’avec un taux de vaccination élevé, on arrive à immuniser la population et à réduire les risques d’infection. Personnellement, je vais me faire vacciner, même si je ne suis pas parmi les cibles prioritaires. Je suis le Président, je dois pouvoir être le premier à être vacciné. J’ai dit à mon ministre de la Santé (Abdoulaye Diouf Sarr, Ndlr) que je veux une transparence absolue sur le processus de vaccination.»



L’AFRIQUE ET L’APRES COVID. «Il est clair que l’Afrique, à l’image du monde, va garder des traces très dures après le Covid-19. L’enjeu pour nous aujourd’hui, c’est de réussir la relance. Nous avons besoin de beaucoup de ressources pour financer la relance économique : accompagner le secteur privé, préserver les emplois à travers différents mécanismes. Et pour cela, l’Afrique, qui n’a pas, là non plus malheureusement, les mêmes leviers que les pays développés, nous avions plaidé pour un échelonnement des intérêts de la dette. Une initiative que le G20 a bien voulu faire sur l’année 2020. C’est une initiative louable, mais qui est encore insuffisante. Ce que nous demandons maintenant à nos partenaires, c’est qu’il nous faut mobiliser des ressources pour cela. Nous pensons que l’un des moyens efficaces serait de créer de nouveaux Droits de tirage spéciaux (Dts) au niveau du Fonds monétaire international (Fmi). 500 milliards de Dollars (413 milliards d'Euros) pourraient permettre cela avec l’appui des pays développés, parce que l’Afrique toute seule aura autour de 25 milliards de Dollars sur ces nouveaux droits de tirage, tout le reste appartient aux grands pays. Il faut que les grands pays qui n’en ont pas forcément besoin, lâchent une partie de leurs Dts du Fonds monétaire pour nous permettre d’avoir au moins une cagnotte de 70 à 100 milliards de Dollars pour accompagner la relance économique, préserver les emplois en Afrique et pouvoir assurer véritablement la relance.»


SOLUTION FACE AU JIHADISTES. «Le G5 Sahel a reçu des appuis, mais si nous voulons que la lutte contre le terrorisme soit efficace, au-delà de l’appui de la France qu’il faut saluer, il faut un mandat robuste pour permettre aux troupes qui sont déjà sur le théâtre malien et qui sont au nombre de 14 000, de pouvoir véritablement participer de manière efficace. Il ne faut pas une opération de maintien de la paix, mais une opération offensive. On maintient une paix quand il y a une paix à maintenir. Mais quand on fait face à des Jihadistes, des terroristes, il n’y a pas de paix à maintenir. Il faut lutter contre. Aujourd’hui, nous avons besoin de renforcer les capacités de nos Armées, il nous faut de la solidarité. Il ne faut pas que le combat soit seulement mené par les pays du G5 Sahel. Il ne faut pas que le France soit le seul pays en Occident qui envoie des troupes au sol. Il y a beaucoup de pays européens qui commencent à s’engager, parce que la conscience est faite désormais que la sécurité de l’Afrique, c’est aussi la sécurité de l’Europe et la sécurité mondiale. Je suis contre une discussion avec des terroristes.»


OUSMANE SONKO : «Votre seule compétence, c’est le complot politique contre vos adversaires»
«COMPLOT ! Ça y est, le mot est lâché, et de la bouche de son principal instigateur : Macky Sall lui-même. Que peut-il dire d’autre lorsque que le Procès-verbal d’enquête de la gendarmerie, étayé par les témoignages et le rapport médical, après avoir écarté toute preuve d’un présumé viol, donne des pistes claires d’un sombre complot politique, maladroitement ourdi ? Que peut-il dire d’autre lorsque sa vaste campagne de désinformation et de terreur n’a pas permis de convaincre l’opinion du mensonge et donner légitimité à son projet de liquidation ? Que peut-il dire d’autre lorsque, dans un procès-verbal d’enquête de gendarmerie portant sur une affaire fomentée contre son ennemi (pardon “adversaire“), il est clairement mentionné l’implication d’un responsable de sa coalition BBY ? La simple mention de l’acronyme BBY suffit au classement de ce dossier grossier et au déclenchement d’une procédure en destitution contre lui, comme ce fut le cas pour le Président Nixon avec l’affaire “Watergate“. Que peut-il dire d’autre lorsque son procureur a interrompu l’enquête dès lors que celle-ci s’acheminait vers la piste et la convocation probable dudit responsable de BBY, d’un médecin et d’un avocat cités dans l’affaire ? Que peut-il dire d’autre lorsque l’État, dans une affaire supposée privée, kidnappe et isole la présumée victime, à l’insu même de son père et de sa famille qui sont sans nouvelle d’elle depuis le déclenchement de cette mascarade. Monsieur Macky Sall, vous ne pouvez convaincre aucun Sénégalais. Tous savent que votre seule compétence, c’est le complot politique contre vos adversaires. Chers compatriotes, je vous donne rendez-vous dans les prochaines heures pour une importante déclaration.»


SOPHIE BARRO

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Publié par

Namory BARRY

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