Condamné à 10 ans de prison : Il avait planté 12 coups de couteau à son neveu...

C’est un miraculé. Babacar Faye a flirté avec la mort pour avoir reçu 12 coup de poignard… pour une histoire de stationnement de son véhicule frigorifique à l’endroit où son oncle Saliou Pouye, âgé de 20 ans, déposait du fumier. Une violente bagarre s’en est suivie au cours de laquelle Babacar Faye a reçu 12 coups de couteau. Cependant, il a eu la chance de pouvoir le conter à la Chambre criminelle. «J’ai reçu 12 coups de couteau, dont 4 au niveau du cou et 8 au ventre», déclare Babacar Faye. Qui précise : «N’eut été l’intervention de Mbaye Sy qui m’avait fait des garrots pour stopper l’hémorragie, j’allais mourir.» Selon la victime, Saliou Pouye lui reprochait d’avoir stationné son véhicule à l’endroit où il déposait du fumier. Attrait devant la barre, l’accusé reconnaît les faits, mais indique avoir simplement riposté à des injures et des coups de barre de fer que lui assénait la victime. Il a néanmoins présenté ses plates excuses à la victime. L’unique témoin oculaire de la bagarre, Mbaye Sy, explique : «J’étais dans la rue et je les ai vus se battre. Quand je suis arrivé pour les séparer, j’ai vu Saliou Pouye poignarder Babacar Faye et je l’ai sommé de retourner dans leur concession. J’ai attaché son ventre avec le voile que je portais autour de mon cou, mais je n’ai pas vu de barre de fer.» 

Le conseiller de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, a réclamé 30 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts. Pour le procureur de la République, «c’est le garrot qui a sauvé Babacar Faye et c’est l’accusé seul qui avait détenu une arme». Le parquetier Farba Ngom a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Saliou Pouye, l’avocat de la défense, Me Abdoulaye Babou, dit être resté sur sa faim. Selon lui, l’affaire ne devrait pas être jugée en Chambre criminelle, mais en flagrant délit. Il a plaidé pour la disqualification des faits en coups et blessures volontaires. Les faits de cette affaire de meurtre remontent au vendredi 24 janvier 2020. Ce jour-là, les éléments de la Brigade de gendarmerie de Ndoulo ont reçu l’appel du maire de la commune de Ngohé leur faisant état d’une bagarre entre 2 jeunes du village de Ndjiss et que l’un d’eux, grièvement poignardé, avait été évacué à l’hôpital de Diourbel. Les deux antagonistes n’étaient pas en de bons termes depuis plus de 2 ans. Au cours de leurs échanges de propos aigres-doux, Saliou Pouye s’était rendu dans la cuisine pour prendre un couteau avec lequel il assène 12 coups à la victime au cou et au ventre. N’eût été la prompte intervention d’un certain Libasse et de Mbaye Sy, le pire se serait produit. Dans le certificat médical, le médecin traitant relevait que ces coups assénés à la victime ont occasionné diverses plaies ayant nécessité un parage au bloc opératoire avec, en tout, 27 points de suture et une Incapacité temporaire de travail de 40 jours.

A l’issue des débats, la Chambre criminelle a disqualifié le crime de tentative d’assassinat en celui de tentation de meurtre et maintient celui de détention illégale d’arme. De surcroît, elle reconnaît Saliou Pouye coupable de cette infraction et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle, en plus d’une amende de 15 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts. 

SAËR SY