Contentieux - Le différend Yakham Mbaye/Dié Maty Fall divise le Synpics

L’affaire de la journaliste Dié Maty Fall crée un malaise au sein du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). La Section Synpics du journal «Le Soleil» désavoue le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat qui pense que la journaliste est dans son droit éthique de ne pas traiter de l’actualité politique nationale si cela heurte sa conscience, étant porte-parole adjointe du Parti socialiste (Ps), membre de la coalition politique Benno bokk yakaar (Bby) au pouvoir. Le Synpics, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) et le Comité d'observation des règles d'éthique et de déontologie (Cored) ont, à travers un communiqué conjoint, apporté leur soutien à la journaliste Dié Maty Fall, par ailleurs membre du Tribunal des pairs du Sénégal, qui a été mise à pied pour 7 jours par la Direction générale du journal «Le Soleil» le 13 octobre 2020. «Cette décision, de nature disciplinaire faisant suite à une demande d’explications que nous avons parcourue, est surprenante, avilissante et disproportionnée en ce qu’elle sanctionne dans les faits, un retard de 30 minutes à une réunion de rédaction et le refus de l'intéressée de couvrir l’actualité politique nationale, malgré l’invocation par ses soins de sa clause de conscience», indique ces organes qui soutiennent la journaliste.

Un soutien mal vu par la Section Synpics du journal «Le Soleil». Qui dénonce avec «vigueur» ce qu’elle assimile à une «immixtion à outrance du Ben du Synpics dans les affaires de la Section/Le Soleil». Elle se démarque ainsi du Synpics tout en assumant sa mission de régler les problèmes auxquels elle est confrontée en toute responsabilité et dans la sérénité. «Nous n’accepterons point que des individus prennent  prétexte des affaires du Soleil pour des règlements de comptes personnels en agissant en solo avec un manque de respect notoire de notre avis et de notre position. A l’occasion, la Section Synpics de la Sspp Le Soleil se fait le devoir de rétablir les faits dans ce que les signataires dudit communiqué appellent ‘’Affaire Dié Maty Fall’’ qui, en réalité, n’en est pas une», précise le bureau de la Section Synpics de la Sspp «Le Soleil» qui réitère son ancrage au Synpics. Le bureau de la Section/Le Soleil poursuit : «S’agissant de la clause de conscience invoquée par Dié Maty Fall, il faut rappeler et préciser qu’elle n’a déposé la correspondance que le dimanche 11 octobre 2020 ; même si elle défend avoir saisi son supérieur hiérarchique via un mail, le 3 septembre 2020. Ce qu’il faut souligner, c’est que pour sa première lettre, elle s’est trompée de destinataire, car son supérieur hiérarchique n’est pas habilité à se prononcer sur cette question. C’est une prérogative exclusive du Directeur général du Soleil.»

JULES SOULEYMANE NDIAYE