Drame de Malika :  L’insoutenable quotidien du père de Jeanne Mendy, une fillette de 3 ans retrouvée le cou brisé

lundi 28 septembre 2020 • 344 lectures • 1 commentaires

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Drame de Malika :  L’insoutenable quotidien du père de Jeanne Mendy, une fillette de 3 ans retrouvée le cou brisé

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Affaire non résolue. Plus d'un an après la mort de la petite Jeanne Mendy, 3 ans, retrouvée le cou brisé, le corps dissimulé sous un véhicule à Malika-Montagne, sa famille continue de s'interroger sur l'identité et les motivations de l'auteur de ce crime odieux. Jusque-là, aucune arrestation n’est notée. “L'Obs” est allé à la rencontre de François, le père de Jeanne, à Santhiaba-Ndiago, un quartier de Malika-Montagne où la défunte avait subitement disparu, puis retrouvée sans vie.

Seul dans sa chambre, des photos de sa défunte fille encore étalées sur le lit, François Mendy craque. Encore sous le choc, il pleure longuement. Pour noyer seul son chagrin, il a choisi de s'enfermer. Trente minutes à pleurer à chaudes larmes, puis il se décide enfin à ranger les photos, mordillant ses lèvres. Il se refait le visage et sort de sa chambre. C'était le 3 août 2020, date souvenir de la mort de sa fille, Jeanne Mendy. «Cela fait 12 mois, jour pour jour, que ma petite Jeanne a été tuée et jusque-là, personne ne peut m'expliquer», murmure François avant de se porter dans la rue. Dehors, dans les rues sablonneuses de Malika-Montagne, personne ne se rend compte que sur son visage bouffi, viennent de couler des larmes. Cependant, ici, le voisinage reste unanime : «François n'est plus le même depuis le 2 août 2019, lorsque sa fille de 3 ans, son unique enfant, a été retrouvée morte, le cou brisé.» Physique d'athlète, visage juvénile, François traîne depuis, comme un boulet, la disparition tragique de sa fille. «Si on pouvait lui expliquer comment c'est arrivé et qui en est l'auteur, cela pourrait l'aider», souffle un voisin qui a guidé nos pas samedi dernier, à Santhiaba-Ndiago, pour aller à la rencontre de ce père désarçonné qui nous propose de s'asseoir à l'air libre, non loin d'un terrain vague pour ré-ouvrir cette page sombre de sa vie.

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Parler de sa fille le passionne. Il confie d'emblée que malgré son jeune âge, Jeanne s'était beaucoup attachée à lui, plus que les gamines de son âge le sont pour leur mère. «J'avais beaucoup d'ambitions pour elle…», se souvient-il. C'est certainement pour lui éviter un choc dont il ne pourrait se relever, que sa famille, informée de la découverte du corps sans vie de, Jeanne, après plusieurs heures de recherches, a tardé à le mettre au parfum. «C'est mon grand-frère qui est allé identifier le corps à la police. A son retour, ma famille a gardé le secret et ne m'a informé que bien plus tard», explique François qui souffre plus encore du voile de mystère qui entoure la mort de Jeanne. «J'interpelle l'État. Je veux qu'on m'aide à éclaircir cette mort. Pourquoi s'en prendre à une gamine si innocente ? Pourquoi l’avoir tuée de manière si atroce», n'a cessé de s'interroger samedi dernier, François, convaincu qu'il faut être «un monstre pour briser le cou d'une gamine de 3 ans». 

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Un accident ? Une hypothèse qu'il ne faut surtout pas envisager devant François. Cela le met en colère. «C'est l'œuvre d'un individu, j'en suis convaincu. Qui ? Je ne sais pas. Mais je suis convaincu que ma fille a été kidnappée, tuée puis jetée sous un camion», coupe net François.


«L'image de ma fille avec une large blessure au cou, je ne peux l'oublier»


Égrenant son chapelet de souvenirs douloureux, François s'arrête sur l'image de sa fille couchée sur un lit à la morgue et qui continue de hanter ses nuits. «A l'hôpital Fann, ce fut un énorme choc pour moi, quand à la morgue, on m'a montré la dépouille de ma fille. Sur son cou, il y avait une sorte de fracture qui montre qu'on lui a brisé le cou. J'ignore si sa mort a été brusque, mais avec un cou brisé, je sais que ma petite jeanne a dû souffrir», répète en boucle François qui confesse que cette image lui reste gravée dans la mémoire : «Je ne pourrai oublier que lorsque l'auteur de ce crime sera arrêté.» A l'hôpital, sonné par cette image, François qui est resté scotché au chevet de la dépouille de sa fille, sera arraché de la morgue par ses parents.


Profil du ou des auteurs - «Je ne pense pas que quelqu'un soit fâché avec moi pour se venger de la sorte sur ma fille»


Désormais dans son quartier à Santhiaba-Ndiago, tout le monde connaît son visage et son histoire. A l'instar de François, tout le monde s'interroge sur l'identité de celui ou de ceux qui, au soir du 3 août 2019 (voir par ailleurs), a fait basculer Malika-Montagne dans l'horreur. Comme François, tous cherchent encore à comprendre. Établi dans ce quartier depuis 1973, François Mendy âgé de 28 ans, confie avoir toujours vécu dans une bonne cohabitation avec ses voisins : «Je ne me souviens pas avoir causé un tort à quelqu'un. J'ai toujours été en bons termes avec mes voisins, je doute fort que l'auteur soit l’un d’eux.» 


Un sacrifice ? «Dès fois, je me demande si ce n'est pas le cas», avoue François sans aller plus loin. Ses voisins qui le soutiennent souhaitent pour leur part, aller plus loin et connaître enfin la vérité sur la mort de la petite Jeanne. «On veut savoir comment et pourquoi», s'écrie Justin qui craint que la suspicion ne jette le discrédit sur Santhiaba-Ndiago. 


VENDREDI 2 AOÛT 2019, JOUR OÙ TOUT A BASCULÉ


Vendredi 2 août 2020, veille de week-end à Santhiaba-Ndiago, un quartier populeux situé à Malika-Montagne. Pour se faire belle, une dame du nom de Awa Mendy se rend chez la coiffeuse du quartier, accompagnée de deux petites filles toutes âgées de 3 ans. Il était 17 heures. Deux heures plus tard, lorsqu'elle finit de se tresser, Awa Mendy constate que l'une des filles, Jeanne Mendy, a mystérieusement disparu. Elle s'affole, fouille la maison en vain avant de lancer l'alerte. A Malika-Montagne, toute la nuit, les coins et recoins sont fouillés sans  succès. Lorsqu'elle suspend les recherches tard dans la nuit, la famille Mendy assistée de ses voisins, croit encore au miracle. On espère retrouver la petite Jeanne saine et sauve. Au moment de suspendre les recherches, la famille est loin de se douter que de l'autre côté de la commune, non loin de la décharge de Mbeubeuss, le corps sans vie d'une gamine est découverte, dissimulé sous un véhicule. A la suite de la police qui constate le drame, les sapeurs-pompiers procèdent à l'enlèvement du corps. Lorsqu'elle apprend la découverte macabre, la famille de Jeanne se précipite à la police où on lui présente des photos de la défunte. C'était bien Jeanne Mendy, disparue dans l'après-midi du vendredi 2 août. Après l'autopsie, elle sera inhumée aux cimetières Saint-Lazare. Une mort qui a profondément chagriné Santhiaba-Ndiago qui continue encore de s'interroger.


ALASSANE HANNE

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Publié par

Namory BARRY

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