École de lutte Balla Gaye : Le lourd héritage qui pèse sur les épaules du Lion de Guédiawaye

lundi 23 novembre 2020 • 373 lectures • 1 commentaires

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École de lutte Balla Gaye : Le lourd héritage qui pèse sur les épaules du Lion de Guédiawaye

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Décédé à l’âge de 71 ans, Balla Gaye Ndour a laissé derrière lui une grande école de lutte qui regorge plusieurs grands champions. Mais que sera la vie sans «père Balla» ?

L’école de lutte Balla Gaye tenait tout de son fondateur. L’ancien lutteur rappelé à Dieu dimanche 15 novembre dernier, à l’âge de 71 ans, était pour l’école de lutte qu’il a formée et à laquelle il a donné son propre nom, un propriétaire, un père, un entraîneur, …un guide.  Avec son expérience d’ancien lutteur, sa poigne de fer, son autorité de «père», il a créé des champions, plaçant sa formation parmi les plus performantes dans la lutte avec frappe sénégalaise. Créée seulement en 2004, l’école de lutte s’est hissée au sommet de l’arène 8 ans après, quand le 12 avril 2012, son leader, Balla Gaye 2, a renversé le roi Yékini resté invincible pendant 15 ans.

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L’école de lutte de «père» Balla Gaye Ndour devenait la cinquième formation de l’histoire de la lutte sénégalaise à remporter le titre de «Roi des arènes», après l’écurie Sérère de Manga 2, Boul Fallé de Tyson, Mbour du Bombardier et Ndakarou de Yékini. Si le digne héritier de Double Less, champion des années 80, est devenu une véritable terreur, c’est qu’il a été à bonne école, celle de son maître et homonyme. A côté de Balla Gaye 2 surnommé Lion de Guédiawaye, l’école de lutte de «père» Balla a lancé dans la jungle beaucoup de jeunes loups aux dents longues, dont Elton, Double Less 2, Sococim, Baye Mandiaye…

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L’école de lutte en vogue a toutefois traversé une phase sombre, avec les défaites du chef de file, Balla Gaye 2, entre 2014 et 2015. Il est arrivé des moments où la structure était au bord de l’implosion. C’était quand Balla Gaye 2 ne s’entraînait plus avec le reste du groupe à l’école 16 de Guédiawaye. C’était quand Elton parlait de défaut de soutien de son écurie pour justifier ses défaites. Mais le «père» fondateur a toujours su maintenir la barque. Balla Gaye Ndour est parti, laissant derrière lui une école de lutte qui n’était pas au meilleur de sa forme. La formation va-t-elle survivre à l’absence de son fondateur ? Qui, pour maintenir haut le flambeau ?


«Il nous a laissé un héritage que nous allons bien garder»


Balla Ndour alias Balla Gaye 1, de son vivant, avait toujours joué le rôle, outre de formateur, de père, de fédérateur…Il était la tête pensante de l’établissement. Sa disparition va sûrement impacter l’école qui a porté Balla Gaye 2 au sommet de l’arène. Pas forcément. Président de l’école de lutte Balla Gaye depuis 2006, Moussa Ndiaye, un homme effacé, est optimiste quant à l’avenir de cet établissement qui regorge de talents. Il reconnaît que sans «père Balla», le travail ne sera pas facile, mais espère qu’avec l’implication du chef de file, Balla Gaye 2, ses lieutenants Elton, Less 2, le conseiller Aziz Ndiaye et tout le monde, la mission sera réussie. «Nous avons formé ensemble l’école, mais Balla était plus visible. Il nous a laissé un héritage que nous allons bien garder. Certes, il va nous manquer, mais il a quand même formé des personnes qui peuvent assurer la continuité et porter l’écurie au plus haut niveau», indique Moussa Ndiaye.


Balla Gaye 1 est resté alité pendant au moins, trois années. Durant son indisponibilité, c’est le chef de file, Balla Gaye 2, qui faisait office de responsable de l’institution. Selon des informations de L’Observateur, le défunt avait tenu un tête-à-tête avec son poulain, Balla Gaye 2, pour lui confier son établissement. Le fils de Double Less supervisait les séances d’entraînement des jeunes à côté de l’entraîneur principal, Lamine Golo.


«C’est à Balla Gaye 2 de remobiliser  les troupes»


Récemment, quand il a renoué avec la victoire, face à Gris Bordeaux en 2018 et devant Modou Lô en 2019, Balla Gaye 2 a repris les entraînements à l’école 16 de Guédiawaye. Il déclarait même être revenu à l’école par devoir d’aider les jeunes, tout comme il a eu la chance de bénéficier d’une bonne formation. Maintenant que «père Balla» est allé à jamais, c’est «incontestablement» son homonyme qui doit s’investir pour maintenir la cohésion dans cette écurie. C’est l’avis du lutteur Elton qui, des États-Unis, pleure le décès de son mentor. «Père Balla était tout pour moi. Il a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Ça m’a fait mal de rater ses funérailles. Je me devais au moins, de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, mais je suis actuellement aux États-Unis», regrette celui qu’on surnomme le Bulldozer. Elton à qui on a souvent prêté des envies de quitter l’école de lutte Balla Gaye,     semble, avec le décès de «père Balla», être revenu à de meilleurs sentiments. «Le décès de «Père Balla» nous rappelle que la vie sur terre est courte et qu’il ne sert à rien de se mettre en mal avec les gens. Personnellement, je vais tout oublier et retrouver mes coéquipiers pour faire avancer l’école. Si cela ne dépend que de moi, tout le monde va se retrouver autour de l’essentiel pour remettre l’écurie sur les rails pour la mémoire de notre «père». Dieu a fait que c’est Balla Gaye 2 le leader de l’écurie. C’est à lui de prendre ses responsabilités et remobiliser les troupes. Nous devons réussir cette mission pour que «Père Balla» soit fier de nous là où il est. Il ne peut pas y avoir de séparation. Nous avons partagé beaucoup de choses, depuis notre enfance, poursuit-il. Donc c’est le moment de se souder davantage pour porter haut l’écurie. C’est un héritage qu’on doit préserver», promet Elton au bout du fil.


Le président de l’école de lutte trouve que ce sont tous les ténors de l’école qui doivent s’unir autour de cette mission. «C’est vrai que Balla Gaye est le premier lutteur de l’écurie à atteindre le plus haut niveau et à être le roi des arènes. Il y a aussi Double Less 2 qui peut gérer maintenant, le côté technique de l’écurie, puisque c’est un ancien lutteur», indique Moussa Ndiaye.


Double Less 2 est partant et son engagement sera sans faille, promet-il. «Père Balla a laissé un lourd héritage. C’est vrai que ça sera difficile de gérer comme il le faisait, mais nous allons essayer. Nous resterons d’éternels apprenants à son école. Il y a des dirigeants qui vont maintenir le flambeau. Personnellement, j’ai toujours porté une double casquette au sein de l’école. Je suis à la fois lutteur et guide pour les jeunes. Balla Gaye 2 reste le leader de l’écurie. Je serai toujours là pour jouer mon rôle. L’école de lutte aura un avenir meilleur, je vous le garantis. Nous sommes des purs produits de Père Balla et nous n’allons jamais abandonner cette école qui nous a tout donné», promet Double Less 2.


Une réunion est prévue dans les prochains jours


Cependant, le mal de l’école de lutte Balla Gaye semble profond. Selon des informations de L’Observateur, l’établissement n’a presque plus de bureau exécutif digne du nom. Moussa Ndiaye, le président, fait de son mieux, mais l’encadrement administratif n’existe presque pas. C’est d’ailleurs ce qui avait amené Balla Gaye 2 à trouver un staff personnel dans le but de relancer sa carrière. «Les lutteurs n’ont jamais arrêté les entraînements. Balla Gaye fait partie des lutteurs qui dirigent les séances, en compagnie de Double Less 2, l’un des plus anciens de l’écurie», informe Moussa Ndiaye. Ce manque d’encadrement a également poussé Elton, Less 2 et Sococim à rester longtemps sans avoir de combat. L’héritage de Balla Gaye 1 doit être bien pensé, bien géré pour que la formation qu’il avait fondée puisse continuer d’exister dans le milieu de la lutte sénégalaise. «Balla Gaye 2, Less 2, Baye Mandiaye, Commissaire et Lamine Golo ont passé leur jeunesse chez moi. Ce sont tous mes amis et on se comprend très bien. A chaque fois qu’il y avait problème entre Elton et Balla Gaye, il suffisait que j’en parle pour que tout rentre dans l’ordre», poursuit le président.


Selon les informations de L’Observateur, les dirigeants de l’école de lutte vont se réunir pour définir de nouvelles orientations en vue de la prochaine saison. «Nous allons d’ailleurs réorganiser le bureau pour voir comment travailler dans le plus grand professionnalisme», avoue Moussa Ndiaye. 


Redonner à l’école de lutte Balla Gaye son blason, c’est le moins que l’on puisse faire pour honorer la mémoire de son fondateur. Le meilleur des hommages à rendre à Balla Gaye 1.


JULES SOULEYMANE NDIAYE

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Publié par

Namory BARRY

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