Lutte avec frappe : Balla Gaye 2-Bombardier : Les "poings" de risque

mercredi 29 décembre 2021 • 699 lectures • 1 commentaires

Sports 2 ans Taille

Lutte avec frappe : Balla Gaye 2-Bombardier : Les \

PUBLICITÉ

Ancien champion du Sénégal de boxe, Mouhamed Ali Ndiaye analyse pour les lecteurs de L’Observateur le combat devant opposer Balla Gaye 2 à Bombardier samedi prochain. Celui qui a été champion de l’Union européenne des super-moyens, sous les couleurs de l’Italie, s’étonne par ailleurs de voir le CNG laisser Bombardier reprendre service seulement deux mois après avoir été mis KO par Mariusz Pudzianowski lors d’un combat en MMA organisé par KSW, le 24 octobre.  

Le combat du 1er janvier
«Normalement, ce combat ne devait pas se tenir au mois de janvier parce que Bombardier avait subi un KO il y a deux mois (le 24 octobre 2021) lors de son combat MMA. Dans le sport de haut niveau, si un athlète subit un KO il doit rester au moins 4 mois avant de refaire un combat. Bombardier a pris un ko absolu, il avait perdu tous tes sens les secondes qui ont suivi le coup qu’il a encaissé. C’est fatal pour la santé. Ça n’a rien à voir avec un ko technique où l’arbitre peut arrêter le combat s’il trouve que l’un des combattants n’est plus à mesure de continuer. Mais dans un ko absolu, le combattant perd tous ses sens et tombe comme une feuille morte. Ça c’est fatal. Il faut l’avis des médecins pour laisser le combattant qui a été mis ko refaire un combat. J’interpelle le Cng.  Je ne sais pas s’ils le font ou pas avec leurs règlements, mais il est important de veiller sur la santé des lutteurs.  Dans les sports de combat si on prend un ko c’est une obligation de rester 3 à 4 mois avant de refaire un combat. Je n’invente rien, c’est le règlement du sport de haut niveau. Après le Ko, Bombardier devait faire un examen que l’on nomme électroencéphalogramme. C’est cet examen qui doit certifier que l’athlète est en droit de reprendre ses activités sportives. Donc le Cng ne devait pas accorder le combat de Bombardier parce que c’est une question de santé. Je me demande si le règlement du Cng permet à un lutteur de faire un combat après deux mois de Ko. Si oui, c’est anormal. Les règlements du sport sont internationaux, donc la lutte avec frappe doit s’y conformer. Tout ce qui peut arriver à Bombardier dans ce combat sera de la responsabilité du Cng. On me dira peut-être que non les lutteurs n’ont pas besoin de ça, mais s’il ne le fait pas, ça peut avoir des conséquences dans le futur. En professionnel, même si le combattant n’a pas été mis Ko, il doit passer ses examens tous les 6 mois. Le Cng doit penser à exiger aux lutteurs de faire l'imagerie par résonance magnétique (IRM), surtout ceux qui ont été mis Ko. C’est à mettre dans le règlement. Aujourd’hui la vie de Bombardier peut être mise en danger par le ko qu’il a subi lors de son combat MMA. C’est la science qui l’a dit, donc on doit s’y conformer». 

PUBLICITÉ


La technique de boxe de Balla
Balla Gaye, sa stratégie c’est d’attaquer. Il s’est beaucoup amélioré depuis qu’il se prépare à l’Insep de Paris, mais il traîne encore des lacunes. J’ai constaté que quand il attaque en boxe, il est à l’aise, mais quand il est attaqué, il patine. Le problème fondamental de Balla Gaye 2, c’est qu’il ne sait pas se défendre en boxe. Parce que dans un sport de combat en attaquant tu dois avoir la possibilité de donner des coups, en reculant tu dois aussi pouvoir déclencher des coups et en déplacement latéral. C’est ça un boxeur complet. Mais Balla est seulement bon dans la phase offensive. A chaque fois que l’adversaire l’attaque, il semble perturbé. 
La technique de boxe de Bombardier
Il n’a pas une bonne technique de boxe parce qu’il n’utilise que ses bras alors que le coup qui met ko un adversaire puise sa force dans la position des jambes. En réalité, Bombardier a un problème avec la position de ses jambes. Ses jambes ne commandent pas ses coups et ça en boxe, c’est un problème. Il n’y a pas de symphonie entre les jambes de Bombardier et ses coups de poings. S’il attaque, il n’utilise que ses poings, alors que les coups devaient partir de la position des jambes. Ses jambes ne commandent pas ses coups. 

PUBLICITÉ


L’opposition des styles
«Balla est avantagé dans la boxe, parce que Bombardier n’a pas la garde. Bombardier marche sur l’adversaire sans calcul, ça c’est un vrai problème. Le pire c’est que Bombardier attaque frontalement son adversaire et c’est pourquoi il a facilement été touché par le Polonais. Bombardier a des difficultés de position des jambes. Il n’a pas de garde, il a un problème pour apprécier la distance de l’adversaire. La base des coups n’est pas sur les coups de poings, elle est dans la position des jambes et de la distance par rapport à l’adversaire. Balla Gaye 2 s’est amélioré sur la position des jambes, mais Bombardier traîne encore ces lacunes. On aura deux lutteurs du même style de boxe, deux attaquants, mais le plus rapide c’est Balla Gaye 2. Il est plus léger, donc aura des coups plus rapides et sera peut-être avantagé face à Bombardier qui est trop lourd, qui attaque sans garde, sans une bonne appréciation de la distance. » 


BOMBARDIER REPOND A SON ADVERSAIRE : «Je préfère mourir que de reculer devant Balla Gaye 2»


Bombardier est conscient que son adversaire du 1er janvier prochain n’est pas du genre à se laisser faire. Mais le chef de file de l’écurie Mbour se dit prêt sur tous les plans et n’attend que le jour-J pour battre une deuxième fois Balla Gaye 2. 


Le chef de file de l’écurie débarque sur le terrain vague niché derrière le stade Calorine Faye dans un tee-shirt blanc qui peine à contenir ses muscles, dans une culotte orange. Comme son adversaire, le colosse de la Petite-Côte affiche forme et confiance. Dans sa séance d’exhibition avant son face-à-face avec les journalistes, Bombardier a rendu un vibrant hommage à son défunt frère Pape Dia, décédé en novembre 2019. Revêtu d’un morceau de tissu jaune sur lequel, il est écrit : «Je suis de tout cœur avec toi Pape Dia». Le B52 a fait son show pendant une trentaine de minutes devant un public acquis à sa cause. L’occasion faisant le larron, Bombardier a d’abord rassuré ses supporters en minimisant les menaces de son adversaire, Balla Gaye 2 qui a promis de le bastonner avant de le terrasser. «Les menaces de Balla Gaye 2 ne me font même pas peur. Je ne suis pas du genre facile à perturber», précise l’ancien roi des arènes. Sept ans derrière, le chef de file de l’écurie Mbour arrachait la couronne des mains du fils de Double Less dans un duel qui a duré moins cinq minutes. Pour ce combat de revanche, Balla Gaye 2 a, lors de son Open press, envoyé un message à son adversaire du 1er janvier prochain. Si le «Lion» de Guédiawaye avait presque déstabilisé Bombardier lors de leur dernier face-à-face au stade Iba Mar Diop, ce dernier a élevé cette fois-ci la voix. Le B52 est catégorique. Il ne compte pas reculer devant son adversaire. «Vous n’avez jamais vu Bombardier reculer devant un adversaire. Je préfère mourir que de reculer devant Balla Gaye 2. Nous sommes à trois jours du combat, tout sera clair samedi. Ce que Balla fait ou dit ne m’intéresse pas. Personne ne peut me diriger. Balla Gaye 2 sait bien qu’il ne peut pas diriger ce combat, c’est impossible», prévient B52. Bombardier peut compter sur le soutien des habitants et des autorités de Mbour pour ce combat qu’il juge très déterminant pour la suite de sa carrière. Mais aussi des lutteurs de son écurie venus lui prêter main forte. Balla Gaye 2 est donc averti. «Je n’ai plus rien à dire par rapport au combat du 1er janvier prochain. On a tout dit. J’ai bien travaillé avec mon staff. Au soir du 1er janvier, la victoire sera à Mbour. Ce sera 2-0», dit-il. Rendez-vous est donc pris pour le premier jour de l’année 2022, à l’Arène nationale de Pikine, dans un combat revanche entre le fils de Double Less et la montagne de Mbour pour le drapeau du président des communicateurs traditionnels du Sénégal, El Hadji Mansour Mbaye.
JULES SOULEYMANE NDIAYE

Cet article a été ouvert 699 fois.

Publié par

Namory BARRY

admin

1 Commentaires

Je m'appelle

Téléchargez notre application sur iOS et Android

Contactez-nous !

Ndiaga Ndiaye

Directeur de publication

Service commercial